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Maternité

Allaiter protège les femmes du diabète

Par Mégane Fleury

Lorsqu’une femme allaite, cela stimule la production de sérotonine et permettrait d’améliorer le fonctionnement des cellules bêta du pancréas. Ce processus limiterait le risque d’un diabète post-partum. 

Golubovy/iStock

Deux femmes sur trois allaitent en France d’après une étude de 2016. Les bienfaits de l’allaitement ont été démontrés : il permet de protéger l’enfant de certaines infections, préviendrait l’asthme et protégerait la femme de certains cancers. Une étude du Korea Advanced Institute of Science and Technology, parue dans Science Translational Medicine, vient compléter la liste de ces bénéfices. L’allaitement permettrait de diminuer le risque de diabète après la naissance. 

Prolactine, sérotonine et cellules bêta du pancréas 

La recherche a rassemblé 174 femmes ayant accouché deux mois auparavant : 85 d’entre elles étaient allaitantes, les autres ne l’étaient pas. Les chercheurs les ont suivies pendant au moins 3 ans. Ils ont constaté que la prolactine, hormone produite lors de l’allaitement pour stimuler la production de lait, a un autre rôle : elle augmente le nombre de cellules bêta du pancréas. Ces dernières permettent de réguler le glucose dans le sang, mais produisent également de la sérotonine, hormone du bien-être, lors de l’allaitement. La sérotonine a une action antioxydante sur ces cellules du pancréas. Les chercheurs concluent que l’allaitement peut réduire le risque de diabète post-partum, grâce à deux phénomènes : l’augmentation de la masse des cellules bêta du pancréas et l’amélioration de leur fonctionnement. Ce phénomène durerait même après l’arrêt de l’allaitement, ce qui améliorerait significativement le métabolisme des mères. 

Le diabète gestationnel, un risque même après l’accouchement 

Selon le centre européen d’étude du diabète, entre 10 à 20 % des femmes enceintes souffrent de diabète gestationnel, c’est-à-dire pendant leur grossesse. Après l’accouchement, le risque de développer un diabète de type 2 est multiplié par 7 et persiste pendant 25 ans d’après les données de l’Assurance maladie. Les recommandations officielles indiquent que la mère doit être suivie et ce pendant au minimum 25 ans. Si le risque est élevé, il existe toutefois des manières de prévenir l’apparition du diabète de type 2 après un accouchement : pratiquer une activité physique, manger équilibré, arrêter de fumer et, le cas échéant, corriger le surpoids.