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Covid-19

Traitements antiviraux et antibiotiques : des effets secondaires graves observés chez les patients Covid-19

Par Chloé Savellon

Un rapport de l’enquête pharmacovigilance menée par l’Agence nationale de sécurité du médicament mentionne plus de 300 effets indésirables graves chez des patients touchés par le Covid-19 traités par antibiotiques et antiviraux, dont l’hydroxychloroquine.

TanyaJoy/iStock
L'Agence de sécurité du médicament soulignes les effets indésirables de plusieurs traitement testés contre Covid-19
La controversée chloroquine est à l'origine de 23% de ces effets indésirables

Hydroxychloroquine, azithromycine, Kaletra… Bien que porteurs d’espoir, les différents traitements actuellement testés pour soigner des patients touchés par le Covid-19 peuvent entraîner de sérieux effets secondaires, prévient l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

"Au 22 avril 2020, 321 cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec une infection à Covid-19, dont 80 % de cas graves", écrit l’ANSM.

Parmi les cas recensés dans l'enquête de l'ANSM, 58% concernent des patients traités par hydroxychloroquine (fameux traitement préconisé par le Pr Didier Raoultutilisée seule (23%) ou associée à l'antibiotique azithromycine (31%). Les autres patients (42%) se sont vus administrés l'antiviral Kaletra (combinaison de lopinavir et de ritonavir). 

Des dommages au niveau du coeur, du foie et des reins

Les cas les plus graves concernent quatre décès, tous liés à l’hydroxychloroquine. Récemment, l’Agence européenne des médicaments a alerté sur l’utilisation de la chloroquine, qui serait à l’origine de problèmes cardiaques. Le Kaletra a quant à lui été associé à des atteintes au niveau du foie, du système digestif, du coeur et des reins. 

Selon l’ANSM, qui déclarait déjà une centaine de cas début avril, les données sont suffisantes pour établir un lien dans les deux tiers des cas (soit 215 patients) entre les symptômes observés et l’administration de ces médicaments.

"Ces effets secondaires ne reflètent pas l'exhaustivité du nombre de cas réellement survenus, et ce notamment en raison de la très forte sous-notification, mais permet d'émettre des signaux en vue de prendre des mesures de réduction du risque", souligne l'ANSM.

Compte tenu de ces données, "il n'est pas possible de rapporter le nombre d'effets secondaires signalés au nombre total de patients traités pour calculer un 'taux de risque' de chaque médicament", poursuit l'agence sanitaire.