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Sécurité routière

Départ en vacances : trop manger avant de prendre le volant augmente le risque d’accident

Par Mégane Fleury

Avant de prendre la route, mieux vaut prendre un repas léger et consommer des aliments riches en eau. 

Koldunova_Anna/istock

Pizzas, burgers ou sushis : ces plats évoquent peut-être pour vous des plaisirs de vacances… Mieux vaut attendre d’être arrivé pour les consommer ! Une étude menée par l’association d’assureurs Attitude prévention montre que prendre un repas trop lourd avant de prendre la route des vacances augmente le risque d’accident. 

La somnolence post-repas étudiée 

"Tout le monde connaît le rôle de l’alcool au volant, explique Frédéric Saldmann, médecin cardiologue et nutritionniste. Mais il y a quelque chose qui n’a jamais été exploré c’est l’impact de la nutrition sur la vigilance et les accidents de la route." Les chercheurs se sont intéressés aux conséquences de différents types de repas sur la somnolence. Cette dernière est la première cause de mortalité sur les routes : elle rallonge le temps de réaction et donc de freinage. "Vous avez tous connu le fait que quand on prend un repas lourd et on s’endort, détaille Frédéric Saldmann, on appelle ça la vague alcaline post prandiale, c’est à dire qu’on a envie de dormir, on n’est pas vraiment vigilant et c’est la porte ouverte aux accidents."

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé un simulateur de conduite ainsi qu’un boîtier muni d’un capteur infrarouge, capable de détecter la distraction et la somnolence au volant. Les participants ont tous réalisé un test de freinage, puis ont pris un repas avant d'utiliser le simulateur pendant 40 minutes dans des conditions similaires à celles d’une circulation sur autoroute. Un second test de freinage a ensuite été réalisé. 

Un temps de freinage allongé

Trois types de repas ont été testés : un jeûne séquentiel, c’est-à-dire que la personne était à jeun depuis la veille au soir, un repas normal d’environ 500 calories et un repas lourd de plus de 1 500 calories. "Nous avons étudié la baisse de la vigilance des conducteurs en observant le mouvement des globes oculaires et les postures", indique le Dr Saldmann. Après 40 minutes de conduite, le groupe ayant mangé un repas lourd a augmenté sa distance de freinage de près de 10 mètres. 75% du groupe qui a mangé normalement l’a également augmenté. Pour les participants à jeun, à l'inverse, il y a eu une réduction du temps de freinage de 2 mètres. 

Les chercheurs ont étudié le niveau de somnolence des participants en utilisant différents seuils. Le niveau 1 désigne un état légèrement somnolent, normal au bout de 40 minutes de conduite et qui n’a pas de conséquence sur la capacité à réagir ou freiner. Aucun des participants à jeun n’a dépassé cet état. Parmi ceux qui ont mangé normalement, un seul a atteint un niveau d’1,5, soit une somnolence modérée qui a un effet réduit sur le temps de freinage nécessaire à l’arrêt du véhicule. 37,5% des personnes ayant mangé lourd ont atteint le niveau 3, soit une somnolence significative, et une personne a été jusqu’à l’extrême somnolence.

Que manger pour conduire en sécurité ? 

"La vigilance au volant commence dans son assiette, insiste Frédéric Saldmann. L’étude démontre, pour la première fois, qu’un repas léger et une bonne hydratation augmentent la vigilance. Les repas trop copieux sont à proscrire car ils ont tendance à aggraver la somnolence. À éviter aussi, les aliments trop gras et trop sucrés, et mangez lentement pour améliorer la digestion".

Le professeur recommande des aliments riches en eau comme une salade de tomates par exemple accompagnée d'une viande blanche, et des plats équilibrés avec un apport en protéines, en légumes et en féculents. En plus de l’alimentation, toutes les règles de vigilance sont primordiales : ne pas consommer d’alcool, faire des pauses toutes les deux heures et bien dormir la veille de son départ.