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Etude de Santé Publique France

L’alcool est responsable de 41 000 décès par an en France

Par Charlotte Arce

41 000 décès ont été imputés à la consommation d’alcool, soit 7% des décès recensés en 2015, révèle une étude de Santé Publique France. En légère diminution par rapport à 2009, ce chiffre reste cependant préoccupant.

debyaho/iStock

À première vue, il s’agit d’une bonne nouvelle. Selon une étude réalisée par Santé Publique France, le nombre de décès liés à l’alcool est en légère diminution dans l’Hexagone. Alors qu’en 2009, on en dénombrait 49 000, les experts imputent à la consommation d’alcool 41 000 des 580 000 décès recensés en 2015, soit 7% des décès recensés cette année-là.

Mais, affirme l’agence sanitaire, ce léger recul de la mortalité liée à l’alcool s’explique moins par une diminution de la consommation qu’aux progrès de la médecine et qu’à une diminution de la mortalité pour les causes liées à l’alcool. Les chiffres l’affirment d’ailleurs : entre 2009 et 2015, la consommation moyenne d’alcool pur par jour n’a baissé que de 27 à 26 grammes, soit environ 2,5 verres standards.

La consommation d’alcool continue par ailleurs de faire des ravages et reste encore aujourd’hui "responsable d’une part importante des décès avant 65 ans".

Les Français restent de gros buveurs

L’étude de Santé Publique France met en relief une différence marquée entre les sexes. 11% des décès sont liés à l’alcool chez les hommes, soit 30 000 décès par an, tandis que chez les femmes, sa consommation est imputable à 4% des décès (11 000 morts). Plus précisément, l’étude fait état d’une consommation moyenne de 2,3 verres par jour, soit 98 jours par an en moyenne. Chez les hommes, cette consommation moyenne est de 2,8 verres, contre 1,8 chez les femmes. Les consommateurs quotidiens d’alcool sont par ailleurs majoritairement des hommes : 15,2%, contre 5,1% de femmes.

Les Français restent de manière générale de gros buveurs : 60% d’entre eux reconnaissent consommer de l’alcool au moins une fois par mois et 40% au moins une fois par semaine. 25% boivent de l’alcool une à trois fois par semaine, 5,1% quatre à six fois par semaine, tandis que 10% des Français consomment quotidiennement de l’alcool. Cette catégorie comprend 26% des personnes âgées de 65 à 75 ans.

En effet, les modes de consommation d’alcool varient aussi selon l’âge, révèle l’étude de Santé Publique France. Ainsi, si les 65-75 ans consomment en moyenne 3,3 verres d’alcool par jour, les jeunes, eux, sont davantage adeptes du binge drinking : 54% des 18-24 ans ont ainsi déclaré au moins un épisode d’alcoolisation ponctuelle importante (API), soit au moins six verres d’alcool consommés en une occasion.

L’alcool, 2e cause de mortalité évitable

Qu’ils consomment beaucoup d’alcool en une soirée ou boivent quelques verres chaque jour, les Français ne mesurent pas toujours les risques qu’ils encourent. L’impact sanitaire de la consommation d’alcool reste pourtant considérable, occasionnant des pathologies lourdes telles que la gastrite alcoolique, la fibrose et la cirrhose du foie. L’alcool augmente aussi le risque de cancer de la cavité buccale, du pharynx, de l’œsophage, du foie, du côlon et du rectum, du larynx et du sein. La boisson augmente aussi le risque de maladies cardiovasculaires et de traumatismes mortels.

Sur les 41 000 décès liés à la consommation d’alcool en 2015, 16 000 sont imputables à un cancer, 9 900 à une maladie cardio-vasculaire et 6 800 à une maladie digestive. Après le tabac, l’alcool reste la deuxième cause de mortalité évitable. D’où la nécessité d’investir dans des politiques publiques de grande ampleur comme c’est le cas avec le tabac. "Il est nécessaire d'en réduire la consommation en France, notamment en incitant la population, dont la consommation moyenne est aujourd'hui de 2,6 verres par adulte et par jour, de l'abaisser à moins de dix verres par semaine, dose qu'il est recommandé de ne pas dépasser", écrivent les auteurs de l’étude.

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