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Pendaison

Elle croit faire une rechute de son cancer du sein et se suicide

Par la rédaction avec Virginie Galle

Persuadée, à tort, que le cancer du sein pour lequel elle avait été soignée avait récidivé, la britannique Dawn Cheetham s'est donnée la mort. Elle n'avait que 43 ans. 

thomasandreas / istock

La presse britannique rapporte un fais divers tragique, qui illustre bien les difficultés que peuvent rencontrer les ex-cancéreux. L’histoire se passe dans l'agglomération de Manchester. Persuadée que le cancer du sein pour lequel elle avait été soignée avait récidivé, Dawn Cheetham, 43 ans, s’est pendue dans la chambre de sa fille de 8 ans.

Souffrant de douleurs à l'estomac et de crampes,  cette infirmière, en rémission depuis la fin de sa chimiothérapie en 2015, pense que la maladie est de retour. Le soir du drame, elle se dispute avec son compagnon pour un motif dérisoire : il préfère sortir avec des copains plutôt que de passer la soirée avec elle.

Douleurs à l’estomac

De retour de sa soirée, le compagnon de Dawn Cheetham trouve la porte du domicile fermé. Perplexe, il attend l’aube pour la défoncer, et retrouve sa femme pendue dans la chambre de leur petite fille de 8 ans. L’autopsie révèlera que les douleurs à l’estomac et les crampes n’avaient rien à voir avec un retour du cancer du sein.

Comme souvent dans les actes suicidaires, la mère de famille avait commencé un suivi psychiatrique une semaine avant de se donner la mort, et devait avoir son deuxième rendez-vous le jour suivant.

L'après-cancer est une période de souffrance "complètement niée", déplore la psychologue Valérie Sugg, auteure de "Cancer : l'accompagnement" (éditions Kawa). Pourtant, les stigmates de la maladie, qu'ils soient physiques, psychiques ou psychologiques, sont encore très présents. "On parle d’une pathologie pour laquelle il n’existe aucun examen permettant de savoir s’il reste une cellule cancéreuse. Et les patients le savent. L’angoisse que ce ne soit pas terminé est là. Parfois, la maladie a aussi accentué des difficultés déjà présentes comme des tensions dans un couple ou le rejet d'une famille".

Cette période est souvent très difficile

La "qualité" de l'après-cancer varie d'une personne à l'autre. Cette période est souvent très difficile "pour les personnes mutilées", à qui le cancer a volé une, voire plusieurs parties du corps. "Les femmes ayant subi une mastectomie par exemple, ou les patients obligés de porter une poche sous leur tee-shirt pour dériver les urines et les scelles qui ne sont plus expulsés naturellement". Le retour à la maison, au travail, la sexualité et la vie sociale peuvent être considérablement affectés. Stigmatisation, rejet, abandon, peur d'une récidive, souffrances physiques et psychologiques... de façon générale, l'après-cancer est une période souvent difficile à vivre.

Pour 73% des anciens malades récemment interrogés par l’Observatoire sociétal des cancers, leur cancer a été "l’un des évènements les plus marquants de leur vie".