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Don d'organe

Vénézuela : les patients transplantés manquent de médicaments et risquent un rejet de leur greffe

Par Anaïs Col

La crise économique qui paralyse le Vénézuela a engrangé une importante pénurie de nourriture et de médicaments. Les personnes greffées ne prennent pas leur traitement correctement et en ressentent physiquement les conséquences. Dix personnes transplantées auraient déjà perdu la vie. 

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Un pays paralysé, une économie à l’agonie et un système de santé au bord de l’effondrement : le Venezuela traverse une crise politique, économique et sociale sans précédent, héritage de l'ancien leader de la Révolution bolivarienne, Hugo Chavez, mort en 2013. La politique intérieure du président Maduro, accusé de vouloir instaurer une dictature dans le pays, n’arrange rien. En plus de manquer de nourriture, de matière première et de pièces détachées, les Vénézuéliens manquent de médicaments. 

Manifestation à Caracas

"On ne veut pas mourir !", scandaient jeudi à Caracas, environ 200 personnes transplantées, hémophiles – victimes d’une maladie qui empêche le sang de coaguler - ou atteintes de cancer. "Nous avons besoin d'une réponse immédiate, on n'en peut plus. On est en train de nous condamner à mort", explique à l'AFP Francisco Valencia, greffé d'un rein et dirigeant de l'ONG Codevida. Selon lui, dix patients transplantés sont décédés "faute d'immunosuppresseur". Un médicament destiné à éviter que le corps rejette l’organe greffé. Depuis fin 2016, Francisco Valencia a subi quatre épisodes de rejet aigu de sa transplantation : "Je devrais prendre 16 cachets par jour, mais je n'en prends que huit pour faire durer plus longtemps" les médicaments dont il dispose.

La pénurie des pharmacies

Pour se fournir à l’étranger, les Vénézueliens doivent débourser en moyenne 700 dollars chaque mois. Une somme colossale pour la majorité d’entre eux. Cette précarité les pousse à vendre leurs biens. Mais les pharmacies ne disposent même pas de tous les médicaments qu’il faudrait. Les personnes transplantées ne prennent donc pas leur traitement correctement et en ressentent physiquement les conséquences.

Et en France ?

En 2016, près de 23 000 personnes étaient sur liste d’attente pour une greffe d’organe en France. 5 746 en ont bénéficié : 345 greffes de poumons ; 8 greffes cœur-poumons ; 471 greffes de cœur,; 1 355 greffes de fois ; 78 greffe de pancréas ; 3 greffes d’instinct ; 2 486 greffes de rein dont 547 à partir de donneur vivant.