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Cancer du sein : les grandes disparités du dépistage organisé

Par Anne-Laure Lebrun

Alors que moins de 40 % des Corses ou des Guyanaises participent au dépistage, 60 % des femmes des Pays-de-la-Loire et de Bretagne ont réalisé une mammographie en 2016.

jovannig/epictura

Le dépistage organisé du cancer du sein ne convainc toujours pas les Françaises. L’an dernier, 50,7 % des femmes invitées à participer à ce programme ont poussé la porte d’un cabinet de radiologie, soit 2,5 millions de femmes. Un taux de participation en léger recul par rapport à 2015 (-1 point), selon l’Institut de veille sanitaire.

Ce programme de dépistage organisé est proposé à toutes les femmes de 50 à 74 ans tous les deux ans depuis 2004. Sur l’ensemble du territoire, les femmes invitées à se faire dépister peuvent bénéficier gratuitement d’une mammographie. Et contrairement à un dépistage individuel, les résultats de cet examen sont analysés par deux spécialistes différents pour réduire les faux-positifs et le surdiagnostic.

Sur le papier, l’organisation de ce dépistage devrait rassurer les femmes. Mais force est de constater qu’il reste au cœur de nombreux débats et la méfiance à l’égard de cet examen ne faiblit pas. Le taux de participation ne cesse diminuer, en particulier chez les 70-74 ans. Chaque année, l’objectif européen de 70 % de femmes dépistées est de plus en plus difficile à atteindre.

Grand écart

Néanmoins, cette réalité n’est pas homogène sur tout le territoire. Sur les 13 régions métropolitaines et les 4 territoires d’Outre-Mer, 10 affichent un taux de participation supérieur à 50 %. Les habitantes des Pays de la Loire sont les plus assidues avec 59,6 %. Les régions Centre-Val de Loire, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine ou encore la Réunion ne sont pas loin. En revanche, la Corse, l’Ile-de France, PACA ainsi que la Guyane n’atteignent même les 40 % de participation.

Rénover le dépistage

Cette hétérogénéité s’observe également à l’échelle des départements. En Ile-de-France par exemple, le taux de participation varie de 27 % pour Paris à 47 % dans le Val d’Oise. De même en PACA, les écarts peuvent aller de 57,5 % dans les Hautes-Alpes à 35 % dans les Bouches du Rhône.

Face à ces importantes disparités et la défiance des femmes, les pouvoirs publics se sont lancés dans la refonte de ce programme l’an dernier. L’objectif : donner une information davantage objective et complète aux femmes pour leur permettre de faire un choix éclairé. L’Institut national du cancer a ainsi rédigé un nouveau livret d’information qui présente à la fois les bénéfices du dépistage organisé mais aussi ses limites. Celui-ci sera glissé dans le courrier d’invitation au dépistage.

Les autorités souhaitent redonner confiance aux femmes en ce dépistage. Car l’enjeu est grand : chaque année, 54 000 femmes sont diagnostiquées, et près de 12 000 décèdent. Le cancer du sein reste le premier cancer chez la femme et le plus meurtrier.