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Hygiène de vie, prévention

AVC : les baby-boomers sont les moins à risque

Par Julie Levallois

En matière de santé, les enfants du baby-boom n’ont pas de leçon à recevoir. Le taux d’AVC est plus bas que jamais dans cette génération. Les jeunes sont plus à risque.

londondeposit/epictura

C’est une génération bénie, dans l’esprit collectif. Plein emploi, qualité de vie, santé… C’est un peu comme si une bonne fée s’était penchée sur les berceaux des baby-boomers. Un travail ardu qui a visiblement payé, au vu de cette étude parue dans le Journal of the American Heart Association. Menée par l’université Rutgers (Etats-Unis), elle montre que le taux d’AVC est historiquement bas chez les membres de cette génération. Leurs prédécesseurs et leurs successeurs, eux, ont eu moins de chance.

Une décennie dorée

Le créneau pour profiter de cet avantage est étroit : seules les personnes nées entre 1945 et 1954 ont connu un taux d’AVC très faible. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont passé au peigne fin les données de santé de l’Etat du New-Jersey. Tous les dossiers médicaux ouverts en raison d’un AVC entre 1995 et 2014 ont été récoltés, 225 000 au total. Les patients ont ensuite été séparés en 5 groupes, en fonction de leur décennie de naissance. C’est alors qu’a émergé la protection des baby-boomers.

Sur la période observée, seule une tranche d’âge connaît un déclin du taux d’AVC : les plus de 55 ans. Les autres classes sont presque décimées. Chez les 35-39 ans, l’incidence a plus que doublé, tout comme chez les 40-44 ans. La progression est plus lente dans la décennie supérieure. Avant et après la « décennie dorée » donc, les accidents vasculaires cérébraux explosent.

Des facteurs de risque en hausse

Lorsqu’ils ont pris connaissance de ces chiffres, les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont salué le succès des campagnes de prévention. De fait, le tabagisme a fortement chuté chez les baby-boomers, tout comme l’hypertension artérielle et l’excès de cholestérol. Mais Joel Swerdel, premier auteur de cette étude, avance d’autres explications, à commencer par la moindre présence de l’obésité. La génération du baby-boom a, semble-t-il, été relativement épargnée par le fléau.

Aujourd’hui, en revanche, 13 % de la population mondiale souffre d’obésité. « Le diabète connaît une croissance continue depuis 40 ans, et on l’observe particulièrement dans les jeunes générations », ajoute Joel Swerdel. Il s’agit d’un facteur de risque connu pour les accidents vasculaires cérébraux. Sans compter que le tabac connaît un regain de succès parmi les plus jeunes, qui vont se montrer moins observants.

Si les facteurs de risque se multiplient, la prévention, elle, pèche. « Les gens, particulièrement en dessous de 50 ans, n’ont pas conscience du fait que l’AVC ne survient pas que chez les personnes âgées, et que les séquelles peuvent être bien plus handicapantes que celles d’un infarctus », déplore Joel Swerdel. Les répercussions d’un AVC sont pourtant lourdes et durables.