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Cancers, maladies cardiovasculaires

Médecine personnalisée: des cancers en moins, des économies en plus

Grâce au décodage du génome, il serait possible de prévenir certaines maladies fréquentes. Des chercheurs plaident en faveur d’une systématisation de cette pratique.

Médecine personnalisée: des cancers en moins, des économies en plus SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA




L'ESSENTIEL
  • Un dépistage génétique plus fréquent ferait reculer de 10 à 50 % des maladies fréquentes comme le cancer ou le diabète
  • La médecine personnalisée permettrait alors des mesures préventives. Dans le cas du diabète, les économies varient alors de 96 à 534 milliards de dollars
  • Les auteurs de cette modélisation plaident en faveur d'une politique de santé plus incitative, notamment par un meilleur remboursement

La médecine personnalisée est source d'économies pour le système de santé. Elles se chiffrent même en milliards, à l’échelle des Etats-Unis. Cinq chercheurs américains ont modélisé l’impact d’un usage plus large des dépistages ADN sur la santé publique. Dans le Lancet, ils plaident en faveur d’une politique d’incitation financière qui booste le recours à la médecine prédictive de précision.

10 à 50 % de cancers en moins

Les facteurs de prédisposition génétique à diverses maladies sont de mieux en mieux identifiés. Des tests de dépistage commencent aussi à émerger sur le marché. C’est ce constat qui a motivé les chercheurs à modéliser l’impact d’un recours plus fréquent à la médecine de précision. Pour cela, expliquent-ils, il faudrait adapter les traitements aux vulnérabilités de chacun à certaines maladies, cibler les personnes à haut risque et celles qui tireraient le plus de bénéfices de la prévention.

La médecine personnalisée aidera principalement à réduire l’incidence de 6 maladies : les cancers, le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, les maladies pulmonaires et l’AVC. Entre 2012 et 2060, elles devraient reculer de 10 à 50 % selon les estimations. En termes de dépenses de santé, pour le diabète par exemple, la fourchette basse se traduit par une économie de 96 milliards de dollars. Le principal gain se situe du côté de l’espérance de vie en bonne santé après 50 ans.

Jusqu’à 607 milliards d’économies

Ce sont les maladies cardiovasculaires qui seront le mieux prévenues par un usage plus large de la médecine de précision. Si elles reculent de 50 %, les Etats-Unis dépenseront 607 milliards de dollars de moins. « Des interventions ciblées sur la réduction des maladies cardiovasculaires apporteraient les plus grands bénéfices sociaux, car elles sont très courantes et ont un impact majeur sur l’espérance de vie, explique le Dr Victor Dzau, premier auteur. Les autres maladies, comme l’AVC ou les maladies pulmonaires, sont moins prévalentes et offrent moins de possibilités d’allonger l’espérance de vie en bonne santé en réduisant leur incidence. »


Source : The Lancet

Rembourser pour démocratiser

Si la médecine prédictive doit être de pointe, les traitements, eux, ne sont pas forcés d’évoluer, estiment les chercheurs. « Dans notre scénario, l’innovation de la médecine personnalisée de précision permet d’identifier le nombre de patients pour qui une intervention est la plus bénéfique », écrivent-ils. Ainsi, l’activité physique en prévention du diabète pourrait être prescrite à ceux qui seraient les plus observants.

Sur le papier, la perspective est alléchante. Mais trop peu d’incitations financières dans ce sens sont proposées, déplorent les auteurs de cette modélisation. Le secteur public comme privé souffre d’une vision à court ou moyen terme. « Le taux de remboursement actuel par le système de santé américain se caractérise par des pressions budgétaires à court terme ; il n’encourage pas au développement d’interventions médicales préventives, personnalisées et de précision, déplore le Dr Dzau. Il penche en faveur de traitements qui génèrent moins de richesse globale, mais apportent le meilleur retour sur investissement à court terme. » Pour changer les choses, le remboursement devrait s’appuyer sur la valeur des test et non leur coût réel.

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