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Chronique de l'été

Le head banging : le hard rock ne secoue pas que la tête

Remuer trop sa tête pendant un concert peut provoquer des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Le hard rock ne secoue pas que la tête…

Le head banging : le hard rock ne secoue pas que la tête JaapDriest / iStock

  • Publié le 12.08.2022 à 19h30
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On a tous vu des concerts pendant lesquels les spectateurs passent des heures à remuer la tête. Cela s’appelle le head banging. C’était à l’origine une façon d’augmenter les effets de certaines substances, surtout de l’alcool, mais un fan a été victime d'un hématome sous-dural à force d'avoir secoué la tête lors d'un concert de hard rock. Et d’après les spécialistes du cerveau, ce serait loin d’être rare : remuer trop sa tête pendant un concert peut provoquer des accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Cette pratique consiste à secouer la tête, sur le rythme d’une musique rock. Elle est apparue en 1968, lors d’un concert de Led Zeppelin. Elle n’a, depuis, pas cessé d’évoluer, accompagnée de son lot de légendes.

Le « head banging » était devenu si fréquent, que l’on n’avait pas eu l’occasion de percevoir la dangerosité, car, curieusement, il y avait pas mal de non-dit à ce sujet… Il causerait, selon les versions, des accidents vasculaires cérébraux, des pertes d’audition ou de conscience… Il est déjà prouvé que, trop violent, le head banging peut entraîner des ruptures de l’artère carotide, des entorses et même des fractures des vertèbres cervicales… Mais rien n’était prouvé et surtout publié officiellement par des médecins. Or, un fan s’est rendu aux urgences : il souffrait de maux de tête qui empiraient depuis 2 semaines. Le scanner a révélé un hématome sous-dural… Impossible d’en trouver l’origine. Aucun détail anormal n’émergeait du dossier médical pour donner une explication. Sauf, qu’un mois plus tôt, ce fan s’était rendu à un concert de hard rock, et avait pratiqué le head banging sans retenue.

L’hématome sous-dural est une vraie urgence médicale

C’est un épanchement de sang à l’extérieur du cerveau mais à l’intérieur de la boîte crânienne. Cela n’aurait aucune importance, et surtout aucune gravité, si le cerveau n’était comprimé par le sang qui s’accumule et qui ne peut pas s’évacuer. Ce qui donne ces migraines progressives et un état qui s’altère au bout de quelques heures ou jours.

Un seul traitement : évacuer l’hématome. Cette intervention est connue depuis la nuit des temps. Cela s’appelle une trépanation, une intervention toute simple et spectaculaire, tant par la technique que le résultat. Un trou dans le crâne… et puis on laisse couler !

C’est tellement efficace que c’est la plus ancienne des interventions chirurgicales ; on retrouve la trace des premières trépanations sur les crânes des hommes de la préhistoire !

De nos jours, dès que l’on soupçonne ce type d’hématome, on prescrit   un scanner. Le diagnostic puis le traitement sont immédiats. C’est une intervention extrêmement courante des services de neurochirurgie.

Ce saignement peut être provoqué par des traumatismes crâniens, des chocs surtout au niveau de la tempe, lors de chutes mais aussi de coups de poing. Et un grand classique : la balle de golf que l’on reçoit en pleine tête.

Moon River

Il ne faut pourtant pas se priver du plaisir de secouer la tête en concert, s’il est vraiment extrême comme le disent les adeptes. Mais attention ! Il ne faut pas le faire n’importe comment. Des médecins ont publié, dans le très sérieux British Medical Journal, une étude qui conclue que, pour secouer la tête sans risque, il ne faudrait pas dépasser 130 battements par minute. En moyenne, un morceau de rock tourne à 146... et un groupe de métal atteint les 220 !

Et ces médecins donnent deux conseils…

Si vous voulez absolument faire du head banging, mettez une minerve…  Ça va être très tendance ! Ou plutôt, choisissez une chanson – et ils recommandent même un titre : Moon River, thème du film « Diamants sur canapé » ! Pas certain que cela plaise…

 

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