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Syphilis

Syphilis : une infection qui simule de nombreuses maladies

La syphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) secondaire à une bactérie très particulière. Elle diffuse dans le corps, peut y rester quiescente et se réactiver. Elle peut donc ressembler à de très nombreuses maladies : ceci lui a valu le surnom de « grande simulatrice ».

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Quand faut-il évoquer une syphilis ?

Il faut bien sûr consulter en cas d’ulcération du gland ou d’éruption atypique sur la peau.
Une personne qui a eu des relations sexuelles non protégées doit consulter son médecin traitant qui évaluera la nécessité de passer un test de dépistage, ainsi une personne qui a une syphilis débutante ou inapparente pourra ainsi éviter de la transmettre à d’autres personnes et prévenir les complications.
Du fait de la difficulté diagnostique, la syphilis se dépiste par une prise de sang. Il existe des centres de dépistage anonyme et gratuit pour la syphilis.
Le dépistage sérologique est obligatoire chez la femme enceinte au cours du premier trimestre de la grossesse et en cas de don du sang. Il est conseillé annuellement chez les homosexuels. Il peut être proposé aussi chez les personnes à risque, ayant eu un rapport sexuel non protégé ou présentant une autre infection sexuellement transmissible ou ayant été en contact avec un sujet syphilitique.

Comment diagnostique-t-on la syphilis ?

La confrontation entre l'examen clinique et la sérologie oriente généralement le diagnostic, la visualisation directe du tréponème au microscope à partir d’un prélèvement, qui était la technique de référence, n’est plus aujourd’hui réalisée. Le traitement étant simple, il est souvent administré en cas de doute et par prudence avant même la réception des résultats.
• Du fait de la variabilité des lésions, le diagnostic clinique des lésions n'est pas toujours facile. Le « chancre syphilitique » est transitoire et la personne infectée ne consulte pas toujours à ce stade.
• Alors que c'est pourtant à ce moment que l'on peut mettre en évidence le tréponème, par prélèvement réalisé au niveau du chancre : l'étalement sur une lame du prélèvement génital permet de voir les tréponèmes avec un microscope spécial, dit « à fond noir ». Il s'agit d'un examen long à faire et il n’est pas spécifique : on ne peut pas affirmer que le tréponème que l’on voit est Treponema pallidum, en cause dans la syphilis, ou un autre type de tréponème.
• Le diagnostic sérologique se fait par une prise de sang qui permet de doser des anticorps signant la présence de tréponèmes dans l'organisme. Il en existe deux types : le VDRL, qui signe une syphilis précoce, et le TPHA, qui au contraire est le stigmate d'une syphilis ancienne. Le VDRL n’est pas spécifique d’une tréponématose et peut être augmenté dans d’autres maladies (anticoagulant circulant). Le VDRL s’estompe avec le temps et peut se négativer.
Il faut réaliser à la fois un test qualitatif et quantitatif : on regarde dans un premier temps si le test est positif ou négatif et, s’il est positif, on dose la quantité d'anticorps dans un deuxième temps. La sérologie peut mettre un certain temps à se positiver et il faut donc parfois refaire une prise de sang, après un délai de quelques jours, si la première sérologie est négative.
Ces sérologies ne sont cependant pas spécifiques de la syphilis : elles peuvent en effet être positives au cours d’autres infections dues à un tréponème différent (pian, pinta, bejel) et qui sévissent dans d’autres régions du monde, notamment en Afrique. Ainsi, une sérologie VDRL ou TPHA positive chez une personne ayant vécu en Afrique doit être interprétée avec prudence car elle peut signer une infection par un autre type de tréponème.
• La pratique de nouvelles sérologies réalisées à distance du traitement permet également de surveiller l'efficacité de ce dernier : les sérologies VDRL deviennent négatives si le traitement a été efficace.
• La biopsie cutanée n'est pratiquée qu'en cas de doute diagnostique, mais son aspect n’est pas très spécifique.
D'autres examens peuvent être demandés par les médecins : prises de sang, radiographies, examen de l’œil (« ophtalmologique ») ou ponction lombaire, en fonction des signes présentés par la personne infectée.
• Par ailleurs, avoir contracté une syphilis doit faire évoquer la possibilité d'une contamination par une autre infection sexuellement transmissible comme le VIH, l’hépatite B, une chlamydiose… Des prélèvements sanguins ou gynécologiques peuvent donc être nécessaires.
Enfin, il est indispensable de dépister le partenaire afin de le traiter éventuellement.