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Eczéma des mains

Eczéma : le contact avec l’allergène doit être évité

L’eczéma se manifeste par des rougeurs de la peau qui démangent, puis de toutes petites vésicules, qui évoluent ensuite vers des croûtes. Souvent d’origine allergique, l’eczéma des mains peut être prévenu en se protégeant des agressions (port de gants, application de crèmes émollientes), mais l'arsenal thérapeutique s'est enrichi de nouvelles biothérapies pour les formes graves et rebelles.

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Que peut-on faire en cas d’eczéma ?

Des mesures d'hygiène au quotidien augmentent l'efficacité du traitementprescrit par le médecin et préviennent les rechutes. Les soins locaux sont indispensables car ils permettent de rétablir la barrière cutanée compromise par l’eczéma.
• Il faut se laver moins souvent et uniquement avec du savon doux ou surgras, en bannissant les savons parfumés ou contenant des colorants. Il faut ensuite se sécher les mains en se tamponnant avec une serviette en coton.

• Il faut appliquer plusieurs fois par jour sur la peau une crème hydratante ne contenant ni colorant, ni parfum, ni agent de conservation, ni huile d'arachide, d'amande ou de sésame, ni protéines de blé ou d'œuf.
• Pour ramollir ses croûtes, puis les détacher avec précaution, il est possible de demander à son pharmacien de préparer du « cérat frais de Galien modifié », un mélange de cire blanche d'abeille, d'eau distillée de rose, de borate de sodium et d'huile de paraffine.

• Il faut veiller à ce que ses ongles soient bien coupés ou mettre des gants en coton a nuit pour éviter les lésions de grattage.
• Pour calmer les démangeaisons, il est possible de pulvériser les lésions avec un brumisateur d'eau minérale.

• Aucun régime, par exemple avec des huiles riches en acides gras insaturés de type oméga 6 ou oméga 3, ne s'est montré efficace dans le traitement de l’eczéma.

Il ne faut pas hésiter à demander conseil et la Fondation de l’Atopie a développé des « écoles de l’atopie » où il est possible d’apprendre toutes ces précautions utiles.

Quel est le traitement de l’eczéma des mains ?

L'eczéma est une affection chronique qui évolue par poussées, entrecoupées d'épisodes d'accalmie. L’eczéma des mains est donc une maladie dont le traitement s’inscrit dans la durée.
• Le traitement de l'eczéma de contact débute par l'éviction de l'allergène en cause qui est primordiale pour obtenir la guérison. Il faut donc demander au médecin quels sont les produits contenant la substance allergisante à éviter et, si possible, d’obtenir une liste de ces produits.
• Le traitement de l’eczéma des mains repose sur l’utilisation de médicaments corticoïdes locaux, ou « dermocorticoïdes » (Betneval®, Diprosone®…), disponibles uniquement sur ordonnance, dont il convient de respecter strictement les posologies prescrites.

Il est possible de les utiliser sous forme de crèmes (pour les lésions suintantes, les plis) ou de pommades (pour les peaux sèches et épaissies).
L'application doit se faire une fois par jour, de préférence le soir au coucher ou après le bain, sur les zones de peau où existent des lésions. Il n'est pas nécessaire de masser ou de mettre une couche épaisse de produit. Il est nécessaire de poursuivre le traitement jusqu'à la disparition complète des lésions. En pratique, les médecins préfèrent prescrire des dermocorticoïdes suffisamment puissants sur des durées courtes.

Ce traitement est efficace en cas de poussée d'eczéma pour calmer l'inflammation et les démangeaisons, mais il ne permet pas de prévenir les récidives. Lorsque les lésions ont disparu, il n'est donc pas utile de continuer à appliquer le dermocorticoïde local.

Il est utile de compter les tubes de dermocorticoïdes utilisés entre deux consultations médicales. En effet, cela peut aider votre médecin à apprécier l'évolution de l'eczéma atopique de l’enfant.

Les dermocorticoïdes ont une mauvaise réputation avec la crainte d’effets indésirables (fragilisation de la peau, infection, accoutumance, retentissement sur la croissance chez l'enfant…) qui sont en pratique très rarement observés. Ils n'apparaissent qu'à la suite d'un traitement trop intense et trop prolongé. Au contraire, dans la réalité, le traitement est souvent insuffisant du fait d'une sous-utilisation du corticoïde prescrit, à cause justement de la crainte de ces effets secondaires, et cette crainte est à l'origine d’échecs au traitement

• Lorsque les lésions d'eczéma démangent et sont gênantes, le médecin peut prescrire un antihistaminique H1 pour permettre de soulager les démangeaisons associées à l'eczéma. Leur efficacité n’est pas totalement démontrée.

• En cas de surinfection bactérienne et uniquement dans ce cas, le médecin peut prescrire des antibiotiques, locaux ou par voie orale, ainsi que des antiseptiques.

• La sécheresse de la peau est l’une des caractéristiques de la dermatite atopique. L'utilisation de crèmes émollientes et hydratantes fait partie intégrante du traitement car elle permet de prévenir les poussées d'eczéma et l'irritation de la peau. Elles doivent être appliquées tous les jours et partout, en dehors des zones inflammatoires.

• Dans les cas sévères de dermatites atopiques ou qui résistent au traitement de première intention bien conduit, on peut avoir recours à la photothérapie par les UVA ou les UVB, avec éventuellement un « photosensibilisant ».

• Chez les enfants de plus de deux ans et les adultes qui souffrent d’un eczéma modéré à sévère et n'ayant pas répondu de façon adéquate aux dermocorticoïdes, il est possible d'appliquer un immunomodulateur local ou « IML » (pommade contenant du « tacrolimus » ou du « pimécrolimus »). Ils vont agir sur le système immunitaire de la peau. Le tacrolimus à 0,1 % est utilisé principalement dans les atteintes faciales de l'adulte. La prescription du tacrolimus se fait sur ordonnance pour médicaments d'exception et est réservée aux dermatologues et aux pédiatres.

• Chez les adultes, le traitement de l'eczéma grave a récemment été transformé par une biothérapie, le dupilumab, anticorps monoclonal ciblant les interleukines 4 et 13. Mais la physiopathologie de la dermatite atopique est complexe, et d’autres anticorps ciblant d’autres interleukines sont en cours de développement. Parmi eux, le némolizumab, qui cible le récepteur de l’IL 31, cytokine impliquée dans l’inflammation, les altérations de la barrière cutanée et le prurit

• En cas de surinfection cutanée, un traitement antibiotique est nécessaire avant d'instaurer le traitement. La présence d'une infection herpétique évolutive est une contre-indication transitoire aux immunomodulateurs locaux.