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Scoliose : traiter tôt la colonne vertébrale pour éviter les déformations invalidantes

Scoliose : traiter tôt la colonne vertébrale pour éviter les déformations invalidantes

Scoliose : traiter tôt la colonne vertébrale pour éviter les déformations invalidantes
luckyraccoon/istock

Scoliose : DIAGNOSTIC

Quand faut-il penser à la scoliose ?

La scoliose doit être systématiquement recherchée par les parents chez leurs enfants.
Toute la difficulté, en effet, réside dans le fait que les signes sont souvent absents (pas de douleur le plus souvent), et que la scoliose touche des enfants en parfaite santé. Il faut donc contrôler leur dos même sans plaintes de l’enfant, et ceci dès le plus jeune âge, afin de déceler une éventuelle scoliose, car lorsque la déformation du dos est déjà importante les traitements deviennent difficiles et les résultats décevants.
Pour dépister une scoliose débutante, les parents doivent regarder le dos de leur enfant, qui doit se mettre debout, torse nu, jambes tendus et droites avec les pieds joints et les mains penchées vers l’avant. Le dos doit en principe être droit, si ce n’est pas le cas et qu’une partie de la colonne est plus haute que l’autre, il faut consulter un médecin qui évaluera l’importance de la scoliose et son stade de développement.
Un film de la fondation Yves Cotrel permet de mieux comprendre cette méthode de dépistage : https://www.youtube.com/watch?v=Z2Yi_skqhGQ

Avec quoi ne faut-il pas confondre une scoliose ?

Une « attitude scoliotique » est à distinguer de la scoliose. On parle d'attitude scoliotique quand il existe une déviation de la colonne vertébrale qui est « réductible », c’est-à-dire qu’elle disparaît dans certaines circonstances, et particulièrement en position couchée. De plus, il n’y a pas de rotation des vertèbres sur la radiographie. Cette déformation réductible est généralement causée par une mauvaise position, parfois secondaire à une inégalité de longueur des membres inférieurs, à une anomalie du bassin ou à une position visant à diminuer une sensation de douleur (« attitude antalgique »).
Une « déviation scoliotique » peut se voir chez l’adulte âgé. Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une vraie scoliose (il n’y a pas de rotation des vertèbres sur la radiographie). Cette déformation scoliotique peut être due à une dégénérescence des disques entre les vertèbres (« discarthrose ») ou à une déformation des vertèbres dans le cadre d’un traumatisme ou d’une ostéoporose.

Comment est-ce que l’on diagnostique une scoliose ?

Le médecin examine l’enfant ou l’adolescent, torse nu en position debout, pieds joints, comme devraient le faire les parents. Il s’agit de rechercher une éventuelle asymétrie des épaules ou du pli de la taille, qui est le premier signe d’une déformation de la colonne vertébrale.
Puis il demande à l’enfant de se pencher en avant, bras pendants, mains jointes, tête en bas et jambes tendues. Il regarde son dos pour vérifier qu’il n’y a pas de gibbosité (déformation d’un côté du dos en forme de bosse) dans le haut du thorax (ou plus rarement au niveau des vertèbres lombaires). Puis, l’examen est réalisé en position couchée pour regarder si la scoliose se réduit.
S’il existe une scoliose lors de cet examen, le médecin poursuivra son examen par un examen du système nerveux, de la peau et du reste du squelette pour rechercher une maladie ou une malformation qui pourrait être à l’origine de la déformation de la colonne vertébrale.

Quels examens complémentaires faut-il réaliser ?

Si une déformation du dos existe lors de l’examen clinique et qu’une scoliose est suspectée, des radiographies permettent généralement de confirmer le diagnostic et, surtout, d’évaluer son importance.

© 123RF-Laurent Dambies

© 123RF-Laurent Dambies

Il ne s’agit pas de radiographies standard, mais de grand « clichés » spécialisés prenant l’ensemble de la colonne vertébrale, cervicale, dorsale et lombaire, ainsi que le bassin, de face et de profil : c’est la « téléradiographie », que l’on appelle parfois le « grand cliché dorso-lombo-pelvi-fémoral ». C’est à partir de ces radiographies que peuvent être mesurée les angulations des vertèbres entre elles (« angle de Cobb »).
Il s’agit de l'angle formé à partir de l'intersection de deux droites tangentielles l'une au plateau supérieur de la vertèbre supérieure la plus déviée par rapport à la verticale (vertèbre « limite »), l'autre au plateau inférieur de la vertèbre inférieure la plus déviée par rapport à la verticale (vertèbre limite inférieure).
Les radiographies permettront aussi de suivre l’évolution des déformations de la colonne vertébrale grâce à la répétition des mesures de ces déformations et de cet angle de Cobb.
Selon les malades et le traitement envisagé, d’autres examens (IRM, scanner, épreuve fonctionnelle respiratoire,…) peuvent être nécessaires. 

Quand parle-t-on d’une forme légère ou grave ?

Le principal critère d'évaluation de la scoliose est le suivi de la mesure de « l’angle de Cobb », sur une radiographie du rachis de face. On raisonne en fonction de l’importance de la scoliose au stade de la découverte et, si elle n’est pas trop importante, en fonction de son évolutivité.
En dessous de 10 degrés, on ne parle pas réellement de scoliose. Entre 10 et 20 degrés, on parle de scolioses bénignes pour lesquelles aucun traitement n’est nécessaire, en dehors de la kinésithérapie (rééducation) et de la pratique régulière d’une activité physique ou d’un sport. Pour un angle de Cobb compris entre 20 et 30 degrés, on parle de scolioses moyennes pour lesquelles un traitement par corset sera le plus souvent suffisant (scolioses « orthopédiques »). Mais, le caractère évolutif de la scoliose est donc basé sur une surveillance adaptée qui permet de repérer ce caractère et de le quantifier. Une scoliose est considérée comme évolutive pour une aggravation de 5° sur 2 radiographies à 4 ou 6 mois d’intervalle. Une courbure supérieure à 30° est réputée d’emblée évolutive.
Entre 30 et 60 degrés, il s’agit de scolioses importantes pour lesquelles une intervention chirurgicale sera le plus souvent obligatoire (scolioses « chirurgicales »), avec un « potentiel de réduction » correct ou bon. Lorsque la courbure dépasse les 60 degrés, on parle de scolioses très importantes, même si le potentiel de réduction peut être non négligeable.

Pourquoi est-ce que la scoliose fait mal ?

La scoliose est le plus souvent non douloureuse. Des douleurs du dos peuvent cependant apparaître en différentes occasions mais elles doivent toujours faire rechercher une évolution de la déformation de la colonne ou une complication.
Le plus souvent il s’agit de douleurs dites « de concavité » ou « de convexité ». Les douleurs de convexité sont théoriquement surtout liées à un étirement des muscles sur la convexité de la colonne vertébrale et la rotation des vertèbres. Une fois que l’on a vérifié qu’il ne s’agit pas d’une évolution de la maladie, il est possible de les soulager par des médicaments contre la douleur (« antalgiques »), associés à de la rééducation.
Les douleurs de concavité peuvent être liées à des conflits entre les vertèbres du fait de leur angulation et de l’amincissement du disque intervertébral, voire s’accompagner de compression de racines nerveuses. Il peut ainsi apparaître des douleurs irradiant en ceinture vers l’avant (« radiculalgies »). Il est possible de les soulager avec des antalgiques, des anti-inflammatoires non stéroïdiens ou des infiltrations, ainsi que de la rééducation.
Chez les sujets âgés, les douleurs peuvent être liées à des déformations des vertèbres en rapport avec une aggravation de la scoliose sur une discarthrose ou un os ostéoporotique.

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