ACCUEIL > LES MALADIES > Paludisme : 1ère cause de fièvre à évoquer au retour d'un pays tropical

Paludisme

Paludisme : 1ère cause de fièvre à évoquer au retour d'un pays tropical

Le paludisme, ou malaria, est une maladie infectieuse liée à un parasite transmis lors de la piqûre d’un moustique, essentiellement dans les pays tropicaux. C'est la première cause à évoquer devant une fièvre au retour d'un voyage dans un pays "d'endémie palustre". Hors pandémie, c'est aussi une des premières causes de mortalité par maladie infectieuse, en particulier chez les enfants.

panom / iStock
COMPRENDRE
DIAGNOSTIC
TRAITEMENT
PREVENIR
PLUS D’INFOS

Des mots pour les maux

Le paludisme, mot qui vient du latin « paludis », ou « marais », est aussi appelé malaria dans les pays anglo-saxons.
Il s’agit d’une maladie infectieuse, due à un parasite du genre « Plasmodium », qui est propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques femelles « anophèles » qui piquent la nuit.
Le parasite est du genre Plasmodium et se présente sous différents types : Plasmodium falciparum, vivax, ovale ou malariae.
La piqûre infectante aboutit, après un délai d’incubation du parasite dans le corps, à un premier accès palustre, qui peut être suivi de récurrences.
La gravité immédiate du paludisme tient à des formes cérébrales dans les infections à Plasmodium falciparum.

Qu’est-ce que le paludisme ?

Le paludisme est l’infection parasitaire la plus fréquente dans le monde. C'est une maladie qui est transmise par des moustiques femelles du genre anophèle qui piquent donc essentiellement la nuit.
Le paludisme est une maladie parasitaire qui évolue rapidement et est potentiellement mortelle, en particulier pour les personnes qui ne sont pas habituées à la maladie et chez les jeunes enfants.
Le paludisme contaminerait environ 500 millions de personnes par an dans le monde et entraînerait la mort de plus d'un million d'entre elles, principalement en Afrique sub-saharienne.
Les symptômes du paludisme apparaissent entre 9 et 14 jours environ après la piqûre d'un moustique infecté mais ce délai varie selon l'espèce de Plasmodium. En règle générale, le paludisme se manifeste avant tout par une fièvre, généralement élevée, des maux de tête (céphalées), parfois des vomissements ou des diarrhées et d’autres symptômes qui ressemblent à ceux d’une grippe.
En l'absence de médicaments ou en cas de résistance des parasites aux médicaments administrés, l'infection peut évoluer rapidement et devenir potentiellement mortelle. Le paludisme peut tuer en infectant et détruisant les globules rouges (anémie hémolytique) et en obstruant les capillaires qui amènent le sang au cerveau (paludisme cérébral) ou alimentent d'autres organes vitaux.
Le paludisme peut se traiter : en suivant un traitement approprié, les parasites peuvent être éliminés du corps de la personne atteinte. Le problème est que certains types de parasites (Plasmodium vivax ou ovale) comportent des stades de développement où le parasite peut demeurer dans le foie sans causer de signes visibles. S’ils ne sont pas traités avec le bon traitement, à la bonne posologie, ces parasites peuvent se réactiver et causer une rechute de la maladie, même après plusieurs mois ou plusieurs années. Le Plasmodium malariae peut également demeurer dans le sang pour des dizaines d’années s’il n’est pas traité.

Comment attrape-t-on le paludisme ?

Le parasite est transmis à l'homme par une piqûre d'un moustique femelle (Anophèle) infecté dans les régions chaudes et marécageuses. Les moustiques anophèles s’infectent lorsqu’ils piquent une personne atteinte du paludisme. La petite quantité de sang qu’ils prélèvent contient des parasites. Ceux-ci se mélangent à leur salive et seront à leur tour injectés à la personne qu’ils vont piquer ensuite. Ces moustiques piquent essentiellement la nuit.
Dans l'organisme humain, le parasite subit une série de transformations qui font qu’il va échapper au système immunitaire et qu’il va pouvoir infecter le foie et les globules rouges.
Au final, le parasite prend une forme capable d'infecter un nouveau moustique au moment où il pique la personne infectée. Le parasite subit de nouvelles transformations dans le corps du moustique, jusqu'à ce qu'il soit à même d'infecter à nouveau un hôte humain 10 à 14 jours plus tard, après que l'Anophèle se soit nourri à nouveau de sang.

Quels sont les risques du paludisme ?

La plupart des cas de décès liés au paludisme sont dus aux complications de la maladie. On estime que 90% des décès par paludisme surviennent en Afrique, surtout chez les enfants de moins de 5 ans.
Il s’agit avant tout d’une atteinte cérébrale (« neuropaludisme ») qui survient lorsque les cellules sanguines infectées par le parasite atteignent le cerveau, entraînant un délire, une perte de connaissance, un coma ou la mort. Le décès peut aussi être lié à un œdème pulmonaire (une accumulation de liquide dans les poumons pouvant entraîner de graves problèmes respiratoires), à une insuffisance de certains organes tels que les reins ou le foie, ou à une rupture de la rate, qui peuvent tous causer la mort.
Dans certains cas, le décès peut être consécutif à une anémie sévère causée par la destruction des globules rouges infectés ou à une hypoglycémie qui est une chute du sucre dans le sang qui peut provoquer un coma et la mort.
Certaines souches du parasite du paludisme, qui causent généralement des formes moins sévères de la maladie, peuvent persister dans le corps durant des années et causer des rechutes plusieurs années après l’infection initiale et à distance du voyage qui peut faire évoquer l’infection.

Peut-on avoir un paludisme sous chimioprophylaxie ?

La survenue d’un paludisme sous prophylaxie médicamenteuse est actuellement une éventualité. Elle peut être la conséquence d’une chimioprophylaxie inadaptée à la zone géographique (niveau de résistance élevé) ou, plus souvent encore, d’une chimioprophylaxie mal suivie (prise de manière irrégulière ou arrêtée trop tôt après le retour).
Mais une chimioprophylaxie, même bien conduite, ne doit pas écarter le diagnostic. Le tableau clinique peut être trompeur (fièvre absente ou peu élevée) et le diagnostic biologique difficile (parasitémie très faible, morphologie parasitaire altérée).