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Etude de l'Ined

Les femmes ont tendance à recourir plusieurs fois à l'IVG dans leur vie

Par la rédaction

La probabilité de recourir à nouveau à l’IVG est passée de 18% en 1990 à 41% en 2011.

LILIAN AUFFRET/SIPA

Alors que la loi dépénalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a fêté ses 40 ans il y a quelques jours, une nouvelle étude nous permet d’évaluer l’évolution du nombre d’avortements ayant lieu chaque année. Selon l’Institut national d’études démographiques (Ined), le nombre d’IVG est à peu près stable en France, autour de 210 000 par an.

Mais si le chiffre est stable, il recouvre une réalité plus mouvante : après une première IVG, la probabilité de recourir à nouveau à l’IVG est en constante augmentation depuis 20 ans. Elle atteint ainsi 41 % en 2011, contre 28 % en 2002 et 18 % en 1990. « En 2002, la probabilité de recourir à une IVG ne variait pas selon les antécédents d’IVG, alors qu’en 2011 la probabilité d’une IVG répétée est plus forte que celle d’une première IVG », analyse ainsi l’Ined. Dans le même temps, la part des premières IVG poursuit sa diminution, tout comme la part des femmes ayant recours à l’IVG au cours de leur vie. Ce double mouvement explique la stabilité du nombre total d’IVG.

Pas une banalisation de l'acte
Cependant, si davantage de femmes ont recours plusieurs fois à l'IVG dans leur vie, ce n'est pas le signe d'une banalisation de l'acte. Pour Nathalie Bajos, directrice de recherche à l'Inserm, « il faut savoir que la période entre le 1er rapport sexuel et le 1er enfant a augmenté de 4 ans depuis la légalisation de l'avortement. La période à risque, c'est à dire ces années pendant lesquelles les femmes sont très fertiles, ont beaucoup de rapports mais des relations qui ne se prêtent pas à la parentalité, a nettement augmenté », a expliqué Nathalie Bajos au micro de Fréquence M, la webradio pour les médecins.


Evolution du nombre d'IVG, entre 1976 et 2011 - © Ined

Le recours à l’IVG est le plus fréquent entre 18 et 25 ans et diminue ensuite. La hausse pour les femmes mineures, observée entre 1995 et 2005, a ralenti depuis. Le changement de la durée maximale légale de grossesse de 10 à 12 semaines en 2001 « avait entraîné une hausse des délais moyens », explique l’étude, avant de spécifier que depuis 2002 la durée moyenne de grossesse « a repris sa baisse, en raison de la diffusion des IVG médicamenteuses (55 % des IVG en 2011) ».

A l’occasion des 40 ans des débats à l’Assemblée nationale sur la loi Veil, Marisol Touraine a annoncé le lancement dès la mi-janvier d’un « plan cohérent pour améliorer l’accès à l’IVG sur l’ensemble du territoire ».