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AVC, infarctus, hallucinations

L'ANSM déconseille les médicaments anti-montée de lait

En raison d’effets secondaires cardiovasculaires et psychiatriques, le rapport bénéfice/risque du Parlodel et de son générique est défavorable dans l’indication d’inhibition de la lactation.

L'ANSM déconseille les médicaments anti-montée de lait JAUBERT/SIPA

  • Publié le 29.07.2013 à 12h22
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Chez les mammifères, la lactation est un phénomène naturel déclenché par l’accouchement. Mais chez la femme, la montée de lait, à proprement parler, n’intervient qu’entre le 2e et le 4e jour suivant. Lorsqu'une jeune maman ne peut pas ou ne souhaite allaiter son bébé, le processus s’interrompt de lui-même en une dizaine de jours mais souvent inconfortables et douloureux pour un tiers des femmes. La solution adoptée jusqu’ici dans les maternités était de prescrire des comprimés de Parlodel ou de son générique la bromocriptine Zentiva pour empêcher ou interrompre la montée de lait.

Le problème c’est que ce médicament appartient à la famille des anti-parkinsoniens et provoque des effets indésirables rares mais graves sur le plan cardiovasculaire (AVC, infarctus, hypertension), neurologique (convulsions) et psychiatrique (hallucinations, confusion mentale). Ils étaient connus et  figurent dans la notice des comprimés mais l’Agence nationale de sécurité du médicament a constaté par une enquête de pharmacovigilance en 2012 que ces effets indésirables continuaient de survenir. « Ces effets étaient souvent associés à une utilisation du médicament non conforme à la notice : non respect de la posologie ou des contre-indications, par exemple 50% des patientes ayant présenté un effet indésirable cardiovasculaire avaient au moins un facteur de risque cardiovasculaire avant la prescription de Parlodel », précise l’ANSM. L’Agence française considère donc que la balance bénéfice/risque des médicaments contenant de la bromocriptine n’est plus favorable dans l’indication de prévention ou d’inhibition de la lactation physiologique pour raison médicale ni dans le post-partum immédiat ni plus tard dans le cas d’un sevrage. L’ANSM a demandé également une réévaluation de ces médicaments à l’échelle européenne.

Aucun risque a posteriori ni pour la mère ni pour l’enfant

Selon l’Agence, il n’y a pas de danger pour les femmes qui ont pris un médicament contenant de la bromocriptine ni maintenant ni dans le futur. De même, il n’y a aucun risque pour leur bébé. Elle assure que les femmes qui prennent actuellement ces comprimés peuvent poursuivre leur traitement qui leur a été prescrit.  Celles qui présentent des facteurs de risques cardiovasculaires ou neuropsychologiques, un surpoids, une hypertension ou un tabagisme sont en revanche appelées à consulter leur médecin ou leur sage-femme pour envisager un autre traitement.

L’Agence rappelle également qu’il n’est pas justifié de prendre systématiquement un traitement médicamenteux pour interrompre la montée de lait. La prise de paracétamol en cas de douleur et d’anti-inflammatoires en cas d’engorgement sont préférables. Si le recours à un traitement spécifique contre la montée de lait est nécessaire, d’autres comprimés contenant du lisuride ou de la cabergoline, d’autres molécules de la famille des anti-parkinsoniens, sont ou seront bientôt commercialisés.

L’ANSM précise en revanche que la balance bénéfice/risque du Parlodel reste favorable lorsque le médicament est utilisé contre la maladie de Parkinson.

 

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