ACCUEIL > FÉMININ SANTÉ > Grossesse : boire des sodas light augmente le risque d'obésité infantile

Diabète gestationnel

Grossesse : boire des sodas light augmente le risque d'obésité infantile

Par Antoine Costa

Qu’elles boivent des sodas sucrés comme « light », les femmes souffrant de diabète gestationnel font courir les mêmes risques d’obésité à leur enfant.

Britt-knee/Flickr

Les futures mères souffrant de diabète gestationnel doivent limiter leurs apports en sucre, notamment en évitant les boissons sucrées. Outre les complications de grossesse qu’elle favorise, la consommation régulière de sodas est associée à un risque de surpoids à la naissance, puis d’obésité infantile, et donc par la suite de complications cardiovasculaires, de diabète ou de certains cancers.

Les femmes enceintes ont le réflexe naturel de les remplacer par des versions light, avec des édulcorants. Une fausse bonne idée, d’après des chercheurs de l’Institut américain de la santé (NIH) qui publient les résultats d’une étude dans l’International Journal of Epidemiology.

Ils ont en effet montré que les femmes enceintes qui consommaient une canette de soda light par jour pendant leur grossesse faisaient courir le même risque à leurs enfants qu’avec les sodas sucrés.

Deux fois plus d’obèses

Les chercheurs américains ont utilisé une cohorte danoise de plus de 90 000 femmes ayant accouché entre 1996 et 2002, suivies pendant leur grossesse et jusqu’à ce que leur enfant atteigne l’âge de 7 ans. Parmi elles, 900 avaient développé un diabète gestationnel, et sur ces dernières, 9 % déclaraient boire au moins une boisson édulcorée par jour.

Leurs enfants avaient alors deux fois plus de risques d’être obèses à l’âge de 7 ans. À la naissance, ils étaient déjà 60 % à présenter un surpoids.

« Nos résultats suggèrent que le remplacement des boissons sucrées par des boissons édulcorées pendant la grossesse ne réduit pas le risque d’obésité chez les futurs enfants », résume Cuilin Zhang, épidémiologiste au NIH et auteur principal de l’étude.

Se mettre à l’eau

Les recherches n’ont pour l’instant pas permis d’expliquer ces similarités dans les effets de la consommation de boissons sucrées et édulcorées, observées dans plusieurs études sur l’obésité. Modification de la flore intestinale ou de la capacité de l’intestin à absorber le glucose, altération de la satiété… Des hypothèses ont été avancées, mais les explications restent minces.

Les édulcorants ne sont donc pas une solution miracle, que ce soit pour les personnes en surpoids ou pour les femmes souffrant de diabète de grossesse. Il vaut mieux passer directement à l’eau, conclut Cuilin Zhang.

Une habitude pas forcément facile à adopter, surtout chez les femmes enceintes, dont la soif atteint des sommets pendant la période d’augmentation du volume de liquide amniotique.