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Women on Waves

Mexique : une ONG propose des IVG sur un bateau

Par Antoine Costa

Le voilier de Women on Waves, une association néerlandaise, a accosté au Mexique et propose des avortements gratuits, dans un pays où la législation est restrictive.

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Au Mexique, en 2009, un million d’avortements ont été effectués. Il y est légal, mais sous certaines conditions, notamment lorsque la grossesse est issue d’un viol. Des conditions qui varient selon les législations des 31 Etats du pays, et qui n’assurent pas la sécurité des femmes. Ainsi, si les procédures sont simples dans la ville de Mexico, et ne conduisent qu’à une part infime de complications (0,68%), au niveau national, ce chiffre s’élèverait à 36 %, notamment lorsque l’avortement doit être effectué dans la clandestinité.

Une situation qui a poussé l’ONG néerlandaise Women on Waves à amarrer son bateau dans le port d’Ixtapa, au sud-ouest du pays. Elle y propose des avortements médicamenteux gratuits, jusqu’à 9 semaines de grossesse. Pour contourner les règles mexicaines et rester dans la légalité, les membres de l’association recueillent les femmes désireuses d’avorter et les emmènent dans les eaux internationales, où un examen et l’avortement sont réalisés.

« L’accès à un avortement sûr est, avant tout, une question de justice sociale », estime l’ONG. « Face au virus Zika, qui cause des malformations des foetus, la réaction des gouvernements d'Amérique latine n'a pas été acceptable », a notamment déclaré la présidente de l'ONG, Rebecca Gomperts.

Un bateau sous surveillance

Impliquée dans des pays où l’avortement est compliqué, l’ONG a déjà envoyé son bateau en Irlande, au Maroc, en Pologne, au Portugal ou en Espagne, mais aussi en Amérique latine. En février dernier, notamment sous la pression d’associations chrétiennes, le bateau avait été expulsé sous escorte militaire du Guatemala, où il avait jeté l’ancre. Les autorités locales reprochaient aux militants d’avoir menti à l’immigration, en prétendant n’être que de simples touristes.

Cette fois, tout semble être en ordre pour l’ONG, qui accueillera des femmes jusqu’à la fin du mois… si le temps le permet ! Lors d’une première sortie cette semaine, l’ONG a justifié son nom : le navire a dû rebrousser chemin, face à la violence des vagues au large d’Ixtapa, alors qu’il avait à bord deux femmes prêtes à recevoir des soins.