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PMA : le Pr René Frydman veut lever les incohérences de la France

ENTRETIEN. A l'occasion de l'évènement S3 Odéon, Pourquoidocteur a rencontré René Frydman qui souhaite des avancées de l'aide à la procréation. 

PMA : le Pr René Frydman veut lever les incohérences de la France Capture d'écran vidéo Youtube - S3Odéon

  • Publié le 10.09.2016 à 07h23
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Il est le père scientifique d’Amandine, le premier bébé éprouvette français, et de milliers d’autres enfants conçus in vitro. Le Pr Réné Frydman, gynécologue-obstétricien, est une référence mondiale de la procréation médicalement assistée (PMA). Sur la scène du Théâtre de l’Odéon, lors du colloque S3Odéon organisé le 3 septembre dernier, il est revenu sur les avancées techniques de la PMA et les enjeux sociétaux qui l’accompagnent. Pourquoidocteur, partenaire de l’événement, l’a rencontré.

 

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la médecine reproductive ?
René Frydman : Sur le plan technique, il y a eu de grandes avancées comme la congélation des ovocytes. Nous avons également beaucoup appris sur l’embryon et la stérilité masculine, l’approche génétique. Néanmoins, nous sommes encore très en deçà de ce que l’on souhaiterait puisque le taux de succès est autour de 25 à 30 % selon l’âge des femmes. Concrètement, cela signifie que 70 % des embryons que nous observons sous microscope ne vont pas s’implanter. Nous devons mieux comprendre pourquoi un embryon va se développer et l’autre pas, c’est une zone de recherche très importante.

L’avancée de ces techniques pourrait ouvrir de nouveaux champs…
René Frydman : Il est vrai que les enjeux sociétaux seront de plus en plus prégnants. A l’avenir, les limites ne seront pas des incapacités techniques ni scientifiques mais morales et éthiques. Mais en vérité, ces enjeux sont déjà là. Tout ce qui concerne la reproduction est un phénomène de société. Nous (les médecins spécialistes de la reproduction, ndlr) sommes bien placés pour voir certaines incohérences de notre société et la nécessité de fixer ensemble la ligne rouge que nous ne souhaitons pas dépasser.

La législation française devrait évoluer ?
René Frydman : Il existe aujourd’hui en France de nombreuses contradictions. Alors que les hommes peuvent très facilement faire conserver leur sperme, les femmes ne peuvent pas faire conserver leurs ovocytes. Or, elles reportent leur désir de grossesse, bien souvent à une période où la fertilité a diminué. Autre contradiction : beaucoup de nos patientes vont à l’étranger pour bénéficier d’un don d’ovocytes, parfois remboursé par la sécurité sociale.

Depuis juin, nous ne sommes plus condamnables lorsque nous envoyons nos patientes à l’étranger, c’est bien, mais ce n’est pas ce que nous voulons. Nous voulons pouvoir prendre en charge nos patientes. Je plaide depuis longtemps pour un plan infertilité. Les Italiens viennent de décréter un Fertility Day avec ce slogan que j’ai repris « La beauté n’a pas d’âge, mais la fertilité oui ». Les modalités qu’ils ont choisies sont peut-être discutables mais le fait qu’en France l’initiative nous manque. Nous sommes très en retard par rapport à tous nos voisins européens ». Nous devons tous nous mettre autour d’une table pour lever ces incohérences. Moi je suis assis, mais personne ne me rejoint.

Retrouvez l'intervention du Pr René Frydman, lors de S3Odéon  

 

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