- A partir du 23 juin, tous les médecins en France pourront prescrire les médicaments anti-obésité Wegovy, Mounjaro et Saxenda, jusqu’alors réservés aux spécialistes.
- L’ANSM rappelle que ces médicaments sont destinés aux patients souffrant d’obésité sévère et ne doivent pas être utilisés à des fins esthétiques.
- Ces traitements coûtent environ 300 euros par mois et ne sont pas encore remboursés par l'Assurance maladie.
C’est une petite révolution dans la prise en charge de l'obésité en France : à partir du 23 juin 2025, tous les médecins, généralistes compris, pourront prescrire trois médicaments jusqu'ici réservés aux spécialistes. Dans un communiqué publié ce vendredi, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé un assouplissement des règles de prescription pour les traitements Wegovy, Mounjaro et Saxenda, indiqués dans les cas d'obésité sévère.
Un accès plus équitable aux traitements anti-obésité
Jusqu'à présent, la première ordonnance de ces traitements, qui imitent une hormone digestive pour réguler l'appétit, devait être rédigée par un médecin spécialisé en endocrinologie, diabétologie ou encore nutrition. Mais ces praticiens sont peu nombreux, et les délais pour obtenir un rendez-vous parfois très longs. "La limitation de la prescription initiale a pu en freiner l'accès pour certains patients", reconnaît l'ANSM, alors que près d'un Français sur deux est en situation de surpoids ou d'obésité, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Désormais, tout médecin pourra réaliser la prescription, qu'elle soit initiale ou de renouvellement, "afin de faciliter un accès plus équitable à ces traitements". Une décision qui s'inscrit dans la volonté du gouvernement d'améliorer la prise en charge des patients en situation d'obésité grave. Les médicaments en question – Wegovy (sémaglutide), Mounjaro (tirzépatide) et Saxenda (liraglutide) – peuvent entraîner une perte de poids importante, jusqu'à 15 kg pour une personne de 100 kg en quelques semaines. Du moins, si l’on n'interrompt ou n’altère pas le traitement, précisait récemment une étude.
Des médicaments non remboursés
Mais l'ANSM insiste : il s'agit de traitements de seconde intention, "à prescrire uniquement en cas d'échec de la prise en charge nutritionnelle, et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique". Ils sont réservés aux patients souffrant d'obésité sévère, et non destinés "à la perte de poids à des fins esthétiques". "Ces usages inappropriés peuvent exposer à des effets indésirables parfois graves", alerte l'agence, qui annonce une "surveillance renforcée et continue des risques associés".
Vendus en France depuis plusieurs mois, ces médicaments coûtent environ 300 euros par mois et ne sont pas encore remboursés par l'Assurance maladie. Si l'assouplissement des règles de prescription marque un progrès, l'accès réel à ces traitements dépendra donc aussi de leur prise en charge financière.