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Immunothérapie

Cancers ORL : un nouveau traitement prometteur fait reculer le risque de rechute

Pour la première fois en 20 ans, un nouveau traitement, testé par une équipe de recherche française, montre des bénéfices significatifs face aux carcinomes épidermoïdes ORL, un cancer à haut risque de rechute.

Cancers ORL : un nouveau traitement prometteur fait reculer le risque de rechute wildpixel/istock




L'ESSENTIEL
  • Il n'y avait pas eu de progrès significatif dans la prise en charge des patients atteints de cancer ORL à haut risque de rechute depuis 2004.
  • Un nouveau protocole thérapeutique, présenté lors de l'ASCO, offre des résultats prometteurs.
  • L'ajout d' une immunothérapie par nivolumab au traitement standard permet une diminution de 24 % du risque de rechute et/ou de décès.

Les carcinomes épidermoïdes ORL qui représentent environ 90 % des cancers de la tête et du cou, affichent un risque élevé de rechute après le protocole de soin en vigueur depuis plus de 20 ans, c’est-à-dire une chimiothérapie par cisplatine et une radiothérapie après la chirurgie.

Toutefois, le GORTEC, groupe coopérateur de recherche français dans les cancers ORL, apporte un nouvel espoir aux patients atteints de ce cancer qui prend naissance dans les muqueuses de la bouche, du pharynx ou encore du larynx. Ils ont découvert que l’ajout de l’immunothérapie au traitement standard réduit fortement les risques de rechute ou de décès.

Carcinomes épidermoïdes ORL : une réduction de 24 % du risque de rechute ou de décès

Les chercheurs ont profité de l’ASCO, un congrès entièrement dédié à la recherche et l’innovation contre le cancer organisé à Chicago du 30 mai au 3 juin 2025, pour présenter les résultats prometteurs de leur étude baptisée NIVOPOSTOP. Ils ont suivi 680 patients de moins de 75 ans dans 6 pays de 2018 à 2024. Ces volontaires avaient été opérés d’un cancer localement avancé de la bouche, de l’oropharynx, de l’hypopharynx ou du larynx, et présentaient au moins un facteur de haut risque de rechute.

La moitié des participants ont reçu le traitement habituel tandis que les autres avaient en plus une immunothérapie par nivolumab menée sur huit mois. L’ajout de ce soin supplémentaire se révèle très bénéfique pour les patients. Il offre réduit le risque de rechute et/ou de décès des patients de 24 %.

"Après un suivi médian de plus de 30 mois, le taux de survie sans récidive à 3 ans est passé de 52,5 % avec le traitement standard à 63,1 % avec l’ajout de l’immunothérapie. Il s’agit de la première avancée majeure dans cette situation clinique depuis plus de deux décennies", explique dans un communiqué le Dr Yungan Tao, onco-radiothérapeute à Gustave Roussy et dernier auteur de l’étude.

Par ailleurs, ces bénéfices ont été observés indépendamment de l’expression de la protéine PD-L1, un marqueur souvent utilisé pour prédire la réponse à l’immunothérapie.

Cancer ORL : vers un nouveau standard thérapeutique

"Même si les données sur la survie globale de la maladie ne sont pas encore disponibles, l’ajout de l’immunothérapie à la prise en charge de référence actuelle est amené à devenir le standard thérapeutique pour ces patients", estime le Dr Tao.

Une très bonne nouvelle quand on sait que le carcinome épidermoïde de la sphère ORL est le 6ᵉ cancer le plus fréquent au monde et que son taux de récidive est particulièrement élevé. En effet, environ la moitié des patients à haut risque (tumeur étendue au-delà de la membrane des ganglions lymphatiques cervicaux ou n’ayant pas pu être complètement retirée à un niveau microscopique) font des rechutes.

Pour mémoire, ce type de cancer est en lien avec le tabac, l’alcool ou le papillomavirus humain. Les symptômes varient en fonction de la localisation de la tumeur dans la sphère ORL. Les plus fréquents sont :

  • une masse dans la bouche, le pharynx ou le cou ;
  • des douleurs en avalant ;
  • des difficultés à avaler ;
  • des aphtes dans la bouche qui ne guérissent pas ;
  • une modification du timbre de la voix ;
  • des difficultés à respirer ;
  • des crachats sanguinolents ;
  • un nez bouché, qui coule, qui saigne, de manière unilatérale ;
  • une perte de poids inexpliquée.

"Tous ces signes n’indiquent pas forcément un cancer ORL. S’ils persistent plus de 3 semaines, il est conseillé de consulter un médecin ORL pour un examen clinique complet. Cela est d'autant plus vrai si vous êtes fumeur ou consommez régulièrement de l'alcool", précise le centre interdisciplinaire d’oncologie du CHUV.

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