Le cancer du sein a emporté 12.000 femmes en 2023 en France. Une prise en charge précoce de la tumeur est essentielle pour réduire la mortalité de cette maladie. C’est pourquoi le programme national de dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé à tout le territoire français en 2004. Toutefois, le bilan annuel de Santé Publique France montre que seulement 44 % de la population cible – c'est-à-dire les femmes âgées de 50 à 74 ans – a répondu à l’invitation envoyée et a effectué leur mammographie gratuite l’année dernière.
Dépistage du cancer du sein : les taux de participation diffèrent selon les régions
Sur les 5,4 millions de femmes invitées à effectuer un dépistage du cancer du sein en 2024, seulement 2,4 millions ont effectué les examens offerts, soit 44 %. Cela représente une baisse par rapport aux années précédentes. Les taux étaient de 48,6 % en 2023 et de 44,8 % en 2022. "La baisse de participation est observée dans toutes les tranches d’âge", précisent les auteurs de Santé Publique France.
Autre source d'inquiétude : l'engagement des Françaises est très insuffisant. En effet, les instances européennes estiment que le taux doit atteindre au moins 70 % afin que l’objectif de réduction de la mortalité du cancer du sein puisse être atteint.
Leur rapport révèle également des différences d’une région à l’autre entre 2022 et 2024. En effet, une baisse importante (de 3 à 5 points) a été observée en Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Centre-Val de Loire et à la Réunion tandis que la Nouvelle-Aquitaine et la Corse affichent une baisse oscillant entre 4 et 5 points. Un repli des participations modéré en Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Pays de la Loire. Concernant l'Occitanie, les Hauts-de-France, le Grand Est, la Bretagne, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Martinique, les taux se sont révélés similaires à ceux de 2022.
Comment se passe un dépistage du cancer du sein ?
Si la campagne de dépistage du cancer du sein s’adresse aux femmes de 50 à 74 ans, c’est à cette période que le risque de développer une tumeur mammaire maligne est le plus élevé. “Se faire dépister n’empêche pas d’avoir un cancer du sein, mais assure de le détecter plus tôt, avant l’apparition de symptômes. Cette détection précoce permet de soigner plus facilement le cancer et d’augmenter ses chances de guérison, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements”, rappelle l’Assurance Maladie. En effet, si la maladie est diagnostiquée tôt, la patiente guérit dans 9 cas sur 10.
Ce dépistage prévoit un examen clinique des seins, une mammographie bilatérale ainsi qu’un bilan diagnostic immédiat en cas d’image suspecte. Lorsque l’image est normale, une seconde lecture de la mammographie est réalisée par un relecteur expert. L’invitation est envoyée par courrier tous les deux ans. Elle contient un bon de prise en charge ainsi que la liste des radiologues du département agréés.
Lors du rendez-vous pour la mammographie, il suffit de présenter le bon et la carte Vitale. Il n'y a rien à avancer, l'examen est totalement gratuit.
"Si vous avez 50 ans et n’avez pas encore reçu ce courrier, demandez conseil à votre médecin traitant lors d’une consultation pour qu’il vous indique la marche à suivre", ajoute l’Assurance Maladie.