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Anesthésie

Chirurgie : mesurer l’activité cérébrale permet de réduire l’usage des anesthésiques

Après une opération sous anesthésie générale, les enfants peuvent souffrir de délire. Le suivi de leur activité cérébrale pendant la chirurgie permet de réduire l’usage des produits anesthésiants et ainsi de limiter le risque. 

Chirurgie : mesurer l’activité cérébrale permet de réduire l’usage des anesthésiques Amparo Garcia/ISTOCK




L'ESSENTIEL
  • Chez les enfants, l'anesthésie peut provoquer des effets secondaires comme des délires post-opératoires.
  • Réaliser un électroencéphalogramme pendant l'opération permet de réduire les dosages des produits, tout en surveillant l'état d'inconscience.
  • Cela réduit les risques de délire post-opératoire et améliore la récupération.

L’anesthésie peut provoquer différents effets secondaires. Chez l’enfant, elle peut déclencher des délires, notamment à cause des produits utilisés. Dans une étude, parue dans JAMA Pediatrics, des chercheurs japonais et américains montrent que réaliser un électroencéphalogramme (EEG) pendant une opération permet de mieux contrôler l’état cérébral des enfants, et donc de réduire l’usage des produits anesthésiants. 

Comment les ondes cérébrales peuvent aider à doser l’anesthésie chez les enfants ? 

"Je pense que le principal enseignement à tirer est que, chez les enfants, l'EEG permet de réduire la quantité d'anesthésie administrée tout en maintenant le même niveau d'inconscience", résume Emery N. Brown, co-auteur de l'étude, professeur de génie médical et de neurosciences computationnelles au MIT et anesthésiste au Massachusetts General Hospital. Avec son équipe, elle a mené un essai auprès de plus de 170 enfants âgés de 1 à 6 ans. Tous ont subi une opération chirurgicale : 91 d’entre eux ont passé un électroencéphalogramme pendant leur opération, et 86 constituaient le groupe témoin. Dans ce dernier, les protocoles de dosage standard de l’anesthésie ont été utilisés, et pour le premier, les mesures EEG ont guidé le dosage.

Anesthésie surveillée par EEG : une meilleure récupération et moins d’effets secondaires pour les enfants 

"Les résultats montrent que, grâce à l'EEG, il a été possible d’induire le niveau d'inconscience souhaité avec une concentration de 2 % de sévoflurane, au lieu des 5 % habituels, concluent les auteurs. Le maintien de l'inconscience, quant à lui, ne nécessitait qu'une concentration de 0,9 %, au lieu des 2,5 % habituels." Grâce à l’EEG, les médecins pouvaient observer les ondes cérébrales et surveiller le niveau d’inconscience des enfants. "Les patients ont constaté une amélioration significative de plusieurs résultats postopératoires, notamment une récupération plus rapide et une réduction de l'incidence du délire", complètent les auteurs. 

Par ailleurs, les scientifiques ont recensé les cas de "délire post-anesthésique" (DEAP). Il se manifeste parfois par un réveil après l'anesthésie avec divers effets secondaires, "notamment une absence de contact visuel, une inconsolabilité, une perte de conscience de l'environnement, une agitation et des mouvements involontaires". Les enfants ayant reçu une anesthésie standard ont atteint le seuil de DEAP dans 35 % des cas contre 21 % dans l’autre groupe. Pour les chercheurs, la différence est statistiquement significative. 

Anesthésie : une surveillance cérébrale facile à mettre en place 

"Ces résultats confirment l'idée selon laquelle la surveillance des ondes cérébrales pendant l'intervention chirurgicale peut fournir aux anesthésistes des indications pratiques pour améliorer la prise en charge des patients", souligne Emery N. Brown. Il estime que la formation à la lecture des EEG et à l'orientation des dosages peut facilement être intégrée aux pratiques de formation médicale au sein des hôpitaux. 

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