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Pneumologie

BPCO : ces facteurs reproductifs féminins augmentent le risque

Par Chloé Savellon

L’âge des premières règles, de la ménopause, le nombre d’enfants, les fausses couches et la mortinatalité sont associés à un risque accru de souffrir de cette maladie respiratoire chronique.

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Au cours du suivi de 11 ans, 10.737 femmes ayant participé à l’étude (3,8 %) ont développé une bronchopneumopathie chronique obstructive à l'âge de 63 ans.
Les fausses couches, des premières règles avant 11 ans, le fait d'avoir trois enfants ou plus, l’infertilité, la mortinatalité et une ménopause précoce augmentaient le risque de souffrir de cette maladie respiratoire chronique.
En raison de ses divers effets sur les poumons, l’œstrogène, qui est sécrété par l'ovaire, est susceptible de jouer un rôle clé dans le risque de BPCO chez les patientes.

De récentes données indiquent des différences entre les sexes en ce qui concerne la susceptibilité à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et la gravité de cette pathologie. Les femmes semblent souffrir d’une forme sévère de cette affection à un âge plus jeune que les hommes. Problème : il existe peu de recherches sur l'influence potentielle des hormones féminines sur le risque de BPCO à cause de défauts méthodologiques.

Afin de combler les lacunes, des chercheurs de l’université du Queensland (Australie) ont passé en revue 27 recherches observationnelles, regroupant les données individuelles de plus de 850.000 femmes dans 12 pays. L’équipe a inclus trois groupes de femmes, soit 283.070 patientes au total, disposant d’informations sur les facteurs reproductifs dans leur étude parue dans la revue Thorax. Elle a également pris en compte leur année de naissance, leur ethnie, leur niveau d'éducation, leur indice de masse corporelle, la durée du tabagisme et l'asthme. La BPCO a été identifiée par le biais de l'auto-déclaration et des dossiers médicaux, qui comprenaient des prescriptions, des admissions à l'hôpital, des visites aux urgences et des données du registre des décès.

BPCO : 17 % de risques en plus pour les femmes ayant eu leurs premières règles avant 11 ans

Pendant le suivi de 11 ans, 10.737 participantes (3,8 %) ont développé une bronchopneumopathie chronique obstructive à l'âge de 63 ans en moyenne. Les volontaires atteintes de cette maladie respiratoire chronique étaient plus susceptibles d'être plus âgées lorsqu'elles se sont inscrites à l’étude, d'être obèses, de fumer depuis au moins 10 ans et d'avoir de l'asthme. Plusieurs facteurs liés à la reproduction ont été associés au risque de BPCO, notamment l'âge des premières règles, le nombre d'enfants, les antécédents d'infertilité, de fausse couche, de mortinatalité et une ménopause précoce.

Dans le détail, les femmes qui ont commencé à avoir leurs règles avant ou à l'âge de 11 ans étaient 17 % plus susceptibles de développer une BPCO. Par rapport aux patientes ayant deux enfants, celles qui en avaient plus de trois étaient associées à un risque plus élevé de 34 %, tandis que les femmes ayant un seul enfant étaient exposées à un risque plus élevé de 18 %. Les participantes infertiles présentaient également un risque de BPCO supérieur de 13 % à celui des femmes fertiles. Le risque augmentait également avec le nombre de fausses couches : 28 % pour deux fausses couches et 36 % pour trois fausses couches ou plus.

Le rôle de l’œstrogène dans le risque de BPCO

D’après les auteurs, l’œstrogène, l’hormone féminine sécrétée par l'ovaire, est susceptible de jouer un rôle clé dans le risque de bronchopneumopathie chronique obstructive chez les femmes, en raison de ses divers effets sur les poumons. "L'effet global de l'œstrogène pourrait varier en fonction du moment. Au début ou au milieu de la période de reproduction, une exposition prolongée ou plus importante aux œstrogènes serait préjudiciable aux poumons, entraînant un risque plus élevé de BPCO chez les femmes ayant des règles précoces ou ayant eu plusieurs enfants", ont expliqué les scientifiques.