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Infection rare

Amibe mangeuse de cerveau : une fillette meurt en l'attrapant dans une piscine

Par Mégane Fleury

Une fillette de dix ans est décédée d’une méninge-encéphalite amibienne primitive. Rare, la maladie est déclenchée par l’infection par Naegleria fowleri, dite amibe mangeuse de cerveau. 

Dr_Microbe/ISTOCK
Une fillette de dix ans est décédée après avoir été infectée par une amibe mangeuse de cerveau.
Présente dans les eaux chaudes, elle entraîne une méningo-encéphalite grave et fatale dans la majorité des cas.
Les cas demeurent toutefois très rares.

Une baignade dans une piscine a probablement provoqué la mort de Stefanía Villamizar González. Cette fillette colombienne de dix ans, est décédée d’une méningo-encéphalite amibienne primitive. Cette maladie est provoquée par l’amibe mangeuse de cerveau, un organisme infectieux, qui peut être présent dans de l’eau douce chaude. Or, la petite fille s’était baignée dans une piscine, pendant ses vacances, quelques semaines avant son décès. 

Amibe mangeuse de cerveau : une infection qui se contracte par le nez

Peu de temps après cette baignade, elle a commencé à ressentir différentes douleurs, à vomir et à avoir de la fièvre. "Bien que ses symptômes se soient atténués à son retour chez elle, deux semaines plus tard, elle a eu du mal à se lever du lit et a commencé à avoir des convulsions, raconte le Daily Mail. Une semaine plus tard, elle était morte." Pour les médecins, sa mort est liée à Naegleria fowleri, dite amibe mangeuse de cerveau. Pour sa mère, la petite fille aurait contracté l’infection par le nez, en jouant dans la piscine. Selon le manuel MSD, "les amibes peuvent pénétrer dans le cerveau par le nez lorsque les personnes nagent dans de l’eau douce chaude contaminée". Ces amibes vont ensuite atteindre le cerveau et provoquer une inflammation, puis une destruction des tissus.

Quels sont les symptômes de l’infection par l’amibe mangeuse de cerveau ? 

Comme Stefanía Villamizar González, les personnes contaminées souffrent généralement de maux de tête, de vomissements et de nausées, une à deux semaines après avoir été exposées à l’agent infectieux. Pour certaines, le premier symptôme est une altération du goût ou de l’odorat. "Les personnes deviennent confuses, somnolentes et peuvent convulser, souligne le manuel MSD. L’évolution est rapide, aboutissant à la mort dans les 10 jours." 

Selon l’Anses, l’infection conduit au décès dans 95 % des cas. "Depuis 50 ans, 310 cas ont été recensés dans le monde, et seulement 11 personnes ont survécu", observe l’organisme. Selon les Centers for Disease Control (CDC), les autorités sanitaires américaines, un garçon de 16 ans a survécu à l’infection en 2016 grâce à une combinaison de traitements. Il a réussi à se remettre totalement de la maladie. 

Amibe mangeuse de cerveau : dans quel pays est-elle présente ? 

L’agence sanitaire française souligne qu’aucun cas n’a été recensé à la suite d’une baignade en France. "L’Anses estime que l’infection par cette bactérie reste un événement rare, conclut-elle. Ainsi, le risque pour la santé publique est faible par rapport à celui d’autres maladies infectieuses liées à la baignade." Mais Naegleria fowleri est présent dans le monde entier. "Aux États-Unis, la majorité des infections ont lieu dans des États du sud après exposition à de l’eau douce chaude dans les lacs et rivières en été", précise le manuel MSD. L’organisme se développe dans les piscines chauffées mal entretenues, les sources d’eau chaude issues d’industrie ou les baignades aménagées en eau libre. "Cette espèce peut même se développer dans des chauffe-eau à des températures pouvant aller jusqu’à 46 °C et survivre pendant de courtes périodes à des températures plus élevées, est-il indiqué. Naegleria ne vit pas dans l’eau salée." 

Comme le rappelle les CDC, le risque de contamination reste faible. "Aux États-Unis, 29 infections ont été signalées entre 2013 et 2022, malgré des centaines de millions d’expositions aux eaux de baignade chaque année, indique l'organisme. À titre de comparaison, au cours des années 2011 à 2020, il y a eu environ 4.012 décès par noyade involontaire chaque année aux États-Unis."