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Cardiologie

AVC : le rôle de la pollution et du bruit

Par Diane Cacciarella

Des chercheurs ont étudié l’influence de trois facteurs présents dans toutes les villes - la pollution de l’air, le bruit du trafic routier et la présence d’espaces verts - sur le risque de faire un AVC.

ElcovaLana/iStock
L’exposition aux particules fines PM2,5 et au bruit du trafic routier augmente le risque d’AVC.
La présence d’espaces verts dans les villes ne réduit pas ce risque.
Le lien entre trafic routier et maladie cardiaque a déjà été mis en avant par de précédentes études.

Chaque année, 150.000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en France, selon le ministère de la Santé. L’instance gouvernementale dresse une liste de “dix facteurs de risques déterminés par le mode de vie (et donc potentiellement modifiables) qui sont associés à la survenue de 90 % des AVC” : antécédent d’hypertension artérielle, tabagisme, obésité abdominale, alimentation non équilibrée, manque d’activité physique, consommation d’alcool, fibrillation atriale, facteurs psychosociaux (stress, dépression, isolement social…), diabète, concentration trop élevée d’un ou plusieurs lipides présents dans le sang (cholestérol, triglycérides…).

La pollution atmosphérique associée à un risque accru d’AVC

Une étude, publiée dans la revue The Lancet Regional Health - Europe, ajoute deux facteurs de risques liés au mode de vie : la pollution de l’air et le bruit du trafic routier. En parallèle, les chercheurs ont aussi analysé l’impact de la présence d’espaces verts sur le risque d’avoir un AVC. Le but était de voir s’ils réduisaient ce risque. 

Lors de leurs travaux, les scientifiques ont étudié les données de personnes de plus de 50 ans vivant au Danemark entre 2005 et 2017. En fonction de leurs adresses, ils ont estimé l’exposition moyenne à différents polluants atmosphériques - dont les particules fines PM2,5, de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (µm) et essentiellement présentes dans les gaz d'échappement des voitures - ainsi qu’au bruit du trafic routier sur le lieu de vie. Pour ces deux données, ils ont fait une estimation sur une durée moyenne de cinq années. Enfin, toujours en fonction des adresses des participants, les chercheurs ont enregistré les espaces verts situés à proximité de leurs habitations.

Le trafic routier déjà mis en cause

Résultats : la pollution de l'air par les PM2,5 et le bruit de la circulation à proximité du lieu de vie étaient associés à un risque d'accident vasculaire cérébral plus important. Les chercheurs notent qu’il s’agit de deux facteurs de risques indépendants l’un de l’autre, c’est-à-dire qu’un seul suffit à augmenter le risque mais qu’ajoutés l’un à l’autre, les risques sont plus importants. En revanche, la présence d’espaces verts à proximité du lieu de vie n’a pas diminué le risque de faire un AVC. 

En 2021, une précédente étude, publiée dans la revue Journal de l'American Heart Association, montrait déjà un lien entre trafic routier et maladie cardiaque. En effet, les chercheurs estimaient que vivre dans un logement situé sur un axe routier très fréquenté pouvait être l’une des causes du développement de l’insuffisance cardiaque. En cause, comme dans la nouvelle étude, les pollutions atmosphérique et sonore qui sont générées par les voitures.