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QUESTION D'ACTU

Après la réunion avec Marisol Touraine

Les sages-femmes toujours en colère

La ministre de la Santé a indiqué que les premières recommandations sur l'avenir des sages-femmes seront annoncées avant la fin 2013. La profession, elle, poursuit la grève.

Les sages-femmes toujours en colère FACELLY/SIPA




« Les sages-femmes veulent du concret ! » C'est en substance les propos tenus par Caroline Raquin, présidente de l'ONSSF (1), lors de l'AG qui a suivi la première réunion interministérielle sur l'avenir de la profession. Et visiblement, les sages-femmes sont ressorties déçues de cette rencontre avec la ministre de la Santé. En effet, malgré un mois de grève dans les maternités pour réclamer, notamment un statut de praticien hospitalier, Marisol Touraine ne lâche toujours rien. Seule annonce de la part du gouvernement, le lancement des travaux relatifs à la reconnaissance du rôle et de la place des sages-femmes dans le système de santé. Rien de concret, pour les syndicats de la profession.

La question des salaires balayée
Par exemple, sur la question des hausses salariales les syndicats de sages-femmes sont toujours mécontents. Après avoir entraîné la colère des grande centrales syndicales la semaine dernière (CGT, CFDT, FO, Unsa et SUD), avec la proposition d'une augmentation de 100 euros mensuels de plus par sage-femme, Marisol Touraine a cette fois-ci préféré éludé la question des salaires.  « Le statut de la fonction publique hospitalière nous considère comme des bac+3, mais nous sommes payées comme des bac+2 et demi, avec même pas le salaire de base qui correspond à un niveau licence. Le pire, c'est qu'en réalité, nous avons un bac + 5, avec une première année de médecine et une formation de quatre ans qui suit pour devenir sage-femme », expliquait pourtant récemment Caroline Raquin, présidente de l'ONSSF dans un entretien accordé à pourquoidocteur.

Le question du statut médical toujours pas tranchée
Par ailleurs, pour Nicolas Dutriaux, du Collège National des Sages-Femmes, contacté par l'AFP, la question essentielle du « statut » n'a elle aussi pas été tranchée. Ces professionnelles de santé réclament notamment une reconnaissance, en accédant enfin au statut de praticien hospitalier. En effet, même si ces dernières exercent une profession médicale, elles ont depuis toujours le statut de « paramédicale ».
Or, sur ce point, toujours rien, « même si une réunion plénière doit se tenir d'ici fin décembre, et des réponses doivent être trouvées sur le statut », a précisé Nicolas Dutriaux.
Le collectif de sages-femmes souhaite, pour sa part, que celles qui exercent à l'hôpital sortent du statut de la Fonction publique hospitalière pour intégrer un statut médical, sur le modèle des praticiens hospitaliers (médecins), afin d'être mieux reconnues. 
Résultat, même si on ne connaît toujours pas la position du gouvernement sur ce point, la ministre a toutefois laissé une lueur d'espoir à la profession. En laissant, il est vrai, les deux options ouvertes,  « soit une sortie du statut de la fonction publique hospitalière, soit un maintien. Nous allons travailler à voir quelles seraient les conséquences des deux possibilités », a expliqué Nicolas Dutriaux.

 

Le statut de patricien de premier recours aquis
Enfin, le collectif réclame également que les sages-femmes libérales soient mieux identifiées comme praticien de premier recours, c'est-à-dire premier professionnel de santé auquel peuvent avoir accès les femmes pour leur suivi gynécologique, comme les gynécologues. En tout cas lors des grosses normales, c'est-à-dire sans pathologies sous-jacentes qui peuvent compliquer la grossesse.
« La ministre a tenu un discours très cohérent par rapport à ce que nous demandons là-dessus, à savoir comment faire pour que les femmes soient plus facilement orientées vers nous », a estimé M. Dutriaux, jugeant ce point « acquis ».

Quoi qu'il en soit, les sages-femmes ne sont toujours pas satisfaites. Pour cette raison, « elles sont toujours très déterminées ! », a confié Caroline Raquin à la fin de l'AG organisée cet après-midi avec la profession.  Cette dernière a par exemple lancé : « 15 gynécos pour 100 000 femmes. Une solution : les sages-femmes. Une décision politique forte et vite ! », a-t-elle conclu. Résultat de cette discussion, la grève continue dans les maternités. Et avec un taux de grèviste de près de 70 % dans la profession (avec les sages-femmes libérales), les perturbations dans les maternités se font déjà fortement ressentir !

(1) Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes

 

 

 

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