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Cardiologie

Insuffisance cardiaque : trop de seniors croient à tort qu'on peut en guérir

Par Rafaël Andraud

La campagne de sensibilisation nationale de l’Assurance maladie pour la reconnaissance de l’insuffisance cardiaque est relancée à partir de ce 13 mars afin de promouvoir aux seniors les bons réflexes à adopter.

Suphaporn/iStock
L’Assurance maladie relance, à partir de ce 13 mars, sa campagne de sensibilisation nationale à l'insuffisance cardiaque.
Au moment du lancement de la première campagne en septembre 2022, les spécialistes ont déploré que trop de personnes pensent encore que l’insuffisance cardiaque n’est pas une maladie grave.
Cette nouvelle campagne est également axée sur les solutions pour améliorer la qualité de vie du patient.

L’insuffisance cardiaque touche 1,5 millions de Français, un nombre qui pourrait s’accroître de 25 % tous les quatre ans. Elle affecte aujourd’hui 10 % des plus de 70 ans mais son incidence a tendance à augmenter aussi chez les moins de 55 ans, à cause des habitudes de vie malsaines comme le tabagisme, le manque d'activité physique ou la mauvaise alimentation. Cependant, il pourrait y avoir une sous-estimation des chiffres en raison d’un retard de diagnostic chez beaucoup de patients, ce qui serait dû à une méconnaissance des principaux symptômes de la pathologie.

La connaissance globale de l’insuffisance cardiaque est en progression

Afin de mieux informer le grand public, l’Assurance maladie relance, à partir de ce 13 mars, sa campagne de sensibilisation nationale nommée "Et si votre cœur essayait de vous dire quelque chose ?". Commencée en septembre 2022, cette campagne avait trois missions : faire connaître les symptômes, améliorer et anticiper la prise en charge et favoriser le diagnostic. "Grâce à la première vague de la campagne, la connaissance globale de l’insuffisance cardiaque est en progression, avec 13 % des seniors qui la citent spontanément comme étant une des maladies cardiaques qu’ils connaissent (+3 % par rapport à juin 2022)", peut-on lire dans un communiqué de l’Assurance maladie.

La campagne était axée sur les quatre principaux signes de la maladie que l’on retrouve dans le sigle EPOF (Essoufflement, Prise de poids, Œdèmes et Fatigue), afin de diriger les patients ayant des doutes vers un médecin. Objectif plutôt réussi : près de 9 seniors sur 10 identifient désormais la fatigue comme un symptôme (88 %, +6 points) ainsi que l’essoufflement inhabituel (87 %, +4 points). 7 seniors sur 10 citent les œdèmes (70 %, +8 points) et 37 % des seniors évoquent la prise de poids rapide (+11 points). 9 seniors sur 10 ont aussi déclaré que la campagne les avait incités à consulter leur médecin lors de l’apparition des symptômes.

Symptômes : il faut parfois insister auprès de son médecin

L’Assurance maladie précise qu’en cas de symptômes, même légers, il faut savoir insister auprès de son médecin généraliste sur le caractère inhabituel des symptômes ressentis, car s’ils sont souvent minimes au début, ils s’installent progressivement et peuvent être banalisés. Ces symptômes peuvent parfois être ignorés chez des patients plus jeunes alors même que l'insuffisance cardiaque ne concerne pas que les personnes les plus âgées.

Au moment du lancement de la campagne, les experts ont déploré que trop de personnes croient encore que l’insuffisance cardiaque n’est pas une maladie grave. "Quand une personne annonce son cancer, l’émotion est immédiate. Ce n’est pas pareil quand quelqu’un annonce qu’il est atteint d’insuffisance cardiaque", avait alors déclaré le Pr Christophe Leclercq, président de la Société française de cardiologie, chef du service de cardiologie et maladies vasculaires.

49 % des seniors croient encore que l'insuffisance cardiaque est guérissable

Encore 40 % des sondés ne connaissent l’insuffisance cardiaque que de nom et 49 % continuent de croire qu’elle est guérissable, bien qu’elle soit en réalité incurable et nécessite un traitement à vie. Certains continuent de minimiser ses conséquences sur le quotidien, même si ce chiffre chute depuis juin 2022. Par contre, les sondés restent bien conscients que l’insuffisance cardiaque peut conduire à des hospitalisations (83 %) et au décès (87 %).

Heureusement, la qualité de vie du patient peut être améliorée si la prise en charge est de qualité et si le patient réalise des changements positifs dans son mode de vie, comme adopter un meilleur régime alimentaire, plus pauvre en sel (mais pas trop), ou une activité physique régulière. Des points que l’Assurance maladie souligne dans cette nouvelle campagne.