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Le champagne est-il bon pour la santé ?

Par Sophie Raffin

Noël, réveillon, mariage, anniversaire… le champagne est la boisson des fêtes et des grandes célébrations par excellence. Plusieurs études scientifiques prêtent même de nombreuses vertus à ce breuvage pétillant. Toutefois, la modération est de mise.

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L’excès d’alcool est responsable d’environ 1 décès sur 20 dans le monde, en raison des maladies provoquées ou encore des accidents, blessures ou homicides ayant lieu sous l’emprise de la boisson.
Le degré de champagne est d’environ 10 à 12 %. C’est-à-dire 100 à 120 ml d’alcool pour un litre. Ainsi dans une bouteille de 75 cl, il y a environ 80 ml d’alcool.
Dans une bouteille de champagne, il y a environ 200 à 600 mg de potassium, 20 à 60 mg de calcium, 10 mg de magnésium, 4 mg de fer ou encore des petites quantités de cuivre, de zinc et de manganèse.

Bon pour le moral, bon pour le cœur ou même bon pour le cerveau… les vertus du champagne ne manquent jamais d’être évoquées, lorsque les coupes se remplissent. Faisons le point sur la boisson préférée des fêtes de fin d’année et autres célébrations.

Peu calorique, anti-cellulite, anti-déprime : les vertus des bulles

Abritant du magnésium, potassium et zinc, le champagne aurait la capacité de booster le moral. Mais cela n’est pas son seul avantage par rapport aux autres alcools. Il se révèle assez peu calorique. Il faut compter 80 Kcal pour une flûte contre plus de 200 Kcal pour un verre de whisky ou de vodka.

Et bonne nouvelle pour celles et ceux qui font attention à leur ligne : une étude menée par l’université de Reading, publiée dans le British Journal of Nutrition en 2009, avance que la boisson aiderait à réduire la cellulite. La raison ? Les antioxydants qui sont dans le champagne (comme le resvératrol) favorisent le drainage des toxines et de la lymphe, responsables de la cellulite.

Les acides phénoliques (dont des flavonoïdes) - présents dans le breuvage pétillant, mais également le vin ou l’huile d’olive - seraient également bénéfiques pour la santé cardiovasculaire, réduisant entre autres les risques d’AVC.

"Les mécanismes biologiques ne sont pas encore entièrement élucidés, mais ces composés auraient un rôle dans le maintien de l’intégrité des tissus vasculaires (artères, vaisseaux, capillaires) ainsi que des propriétés anti-inflammatoires et anti-oxydantes", explique l’INSERM dans sa rubrique Canal Détox. Toutefois, l’établissement scientifique met en garde contre les limites méthodologiques de plusieurs travaux sur la boisson, qui peuvent réduire la portée de leurs résultats. 

Champagne et démence : des limites à prendre en compte

Une des études les plus reprises sur le champagne suggère que la boisson serait bénéfique pour la mémoire et aurait des effets protecteurs contre la maladie d’Alzheimer. Dans ces travaux de 2013, des chercheurs de l’université de Reading ont découvert que les rats qui avaient bu quotidiennement du champagne pendant six semaines, parvenaient à mémoriser leur chemin dans un labyrinthe plus rapidement que ceux ayant eu d’autres boissons alcoolisées ou non. Ils présentaient aussi des modifications de l’hippocampe cérébral, indiquant d’une neuroplasticité accrue. 

"Néanmoins, cette étude souffre de plusieurs biais méthodologiques. Il est d’abord très difficile d’extrapoler des résultats obtenus chez l’animal à l’humain et de tirer des conclusions à partir d’exercices de mémorisation sur la pathologie d’Alzheimer et la prévention des maladies neurodégénératives", prévient Séverine Sabia de l’Inserm dans son analyse. Elle ajoute que la différence rapportée "n’était pas statistiquement significative". "Autrement dit, cette étude n’est pas en mesure de démontrer que les acides phénoliques contenus dans le champagne sont bien responsables des effets observés sur la mémoire des animaux", conclut-elle. 

Par ailleurs, il ne faut pas l’oublier. Le champagne est un alcool… et comme avec tous les alcools, il convient d’en boire avec modération. La surconsommation de boissons alcoolisées augmente les risques de plusieurs maladies comme les cancers, les troubles cognitifs et les pathologies neurodégénératives. Par ailleurs, elle a des effets graves pendant une grossesse.