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Supplémentation

Une carence en vitamine D est associée à un risque accru de décès

Par Stanislas Deve

En analysant les données de plus de 300.000 sujets, des chercheurs ont constaté qu'une carence en vitamine D était fortement corrélée à une augmentation du risque de mortalité.

dreamsfolklore / istock
Alliée santé de choix, la vitamine D est essentielle au bon fonctionnement de l’organisme, en particulier du métabolisme osseux et du système immunitaire face aux bactéries et virus. Elle est fournie par l'alimentation (poissons gras, chocolat noir, œufs...) ou synthétisée grâce à une exposition aux rayons UV du soleil.
La référence nutritionnelle pour la population (RNP) en vitamine D est de 15 microgrammes par jour pour les adultes, selon l’Anses. En vous exposant au soleil 15 à 20 minutes en fin de matinée ou dans l’après-midi, vous assurez à votre organisme un apport journalier suffisant.

Encore une étude qui confirme les bienfaits de la vitamine D... ou plutôt les risques d’en manquer au quotidien. Alors que cette vitamine, fournie par l’alimentation et synthétisée grâce au soleil, est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, des chercheurs ont en effet découvert qu’une carence était associée à une augmentation de la mortalité. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Annals of Internal Medecine.

Le risque de décès diminue en boostant son taux de vitamine D

Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de scientifiques de l’université d’Australie-Méridionale, à Adélaïde, a mené une étude de "randomisation mendélienne" sur plus de 300.000 personnes issues de la UK Biobank, au Royaume-Uni. Cette méthode statistique utilise les variants génétiques pour évaluer l’effet de l’exposition à un agent externe (via le soleil et l’alimentation) sur un résultat de santé. L’objectif, ici, était d’estimer les preuves génétiques du potentiel lien entre une déficience en vitamine D et la mortalité - ce qui ne peut être fait dans le cadre d'essais cliniques randomisés pour des raisons éthiques

Sur une période de suivi de 14 ans, les chercheurs ont constaté que le risque de décès toutes causes confondues diminuait de manière significative avec l’augmentation de la concentration en vitamine D dans l’organisme, et inversement. C’est d’autant plus vrai chez les personnes qui présentent une carence sévère, soit un taux inférieur à 20 nanogrammes par millilitre de sang (ou 50 nmol/L), seuil minimal recommandé par l’Académie nationale de médecine aux Etats-Unis. Des études antérieures avaient déjà montré qu’une déficience multipliait par deux le risque de mourir d’un mélanome, et qu’une supplémentation régulière pouvait réduire le risque de maladies auto-immunes et permettre d’éviter des dizaines de milliers de cancers.

La supplémentation en vitamine D recommandée dans certains cas

"Il est conseillé à toute personne dont le taux de vitamine D est inférieur à 50 nmol/L d'augmenter son taux, affirme la chercheuse Elina Hyppӧnen, auteure principale de l’étude, dans un communiqué. Nos résultats suggèrent qu'il n'est pas nécessaire d'aller très haut. Le message positif, c’est que si nous sommes capables d’atteindre les recommandations actuelles, c'est largement suffisant." Selon elle, "une supplémentation sera clairement utile, en particulier pendant l'hiver, ou si une personne ne reçoit pas suffisamment de vitamine D du soleil ou dans des endroits où les aliments ne sont pas enrichis en vitamine D".

Attention toutefois au surdosage, rare mais pas impossible, notamment chez les enfants. Pour prévenir les risques, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) demande aux professionnels de santé et aux parents de privilégier les médicaments par rapport aux compléments alimentaires, de contrôler les doses administrées, ou encore ne pas multiplier les produits contenant de la vitamine D. Toutes les recommandations sont compilées sur son site