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Infections respiratoires aiguës

Nez qui coule, toux... pourquoi sommes-nous tous malades en ce moment ?

Par Joséphine Argence

La chute des températures a marqué le retour des infections respiratoires aiguës. Mais ce n’est pas la seule raison qui explique la hausse des cas de grippe saisonnière ou de rhinopharyngite. 

Dragana991/Istock
Pour limiter la propagation des infections respiratoires, il est recommandé de porter un masque dans les lieux clos, de se laver régulièrement les mains et de respecter les distanciations sociales.
Chaque année, on constate en moyenne 2 à 6 millions de cas de grippe dans l’Hexagone, selon Santé publique France.

Pour faire face à la huitième vague de Covid-19, la campagne vaccinale automnale a débuté le 3 octobre dernier. Depuis la fin de l’été, les autorités sanitaires ont cependant constaté une hausse des infections respiratoires aiguës (IRA) dues à d’autres virus que le Sars-CoV-2. C’est notamment le cas de la grippe et de la rhinopharyngite. 

Grippe : le relâchement des gestes barrières mis en cause 

Fièvre, nez qui coule, fatigue intense… La baisse des températures n'est pas le seul facteur responsable du retour des infections hivernales "Nous avons vécu pendant deux ans sous la coupe de la Covid, ce qui a bloqué la transmission des virus respiratoires grâce aux gestes barrières. Mais maintenant que les gens baissent leur garde, on retrouve le niveau habituel de circulation de ces virus (…) Toutes ces infections respiratoires s'ajoutent les unes aux autres, ce qui fait en effet bondir les courbes", a indiqué le Docteur Bruno Lina, membre du comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS) qui succède le Conseil scientifique, à la Dépêche.

Dans son dernier bulletin épidémiologique du 26/09 au 02/10, le Réseau Sentinelles a observé que les infections respiratoires aiguës ont une activité modérée à forte dans l’ensemble du territoire. "Le taux d’incidence des cas d’infection respiratoire aiguë (IRA) vus en consultation de médecine générale est estimé à 196 cas pour 100.000 habitants (…) Ce taux est en augmentation par rapport à la semaine passée", a précisé l’organisme. 

"Notre immunité globale contre la grippe s’est probablement amoindrie"

Dans une interview accordée à RMC, la Professeur Brigitte Autran, présidente du Covars, a rappelé l’importance de la vaccination contre la grippe, en particulier chez les personnes fragiles. "Nous n’avons pas eu de forte épidémie de grippe depuis deux ans et donc notre immunité globale contre la grippe s’est probablement amoindrie. J’encourage énormément la vaccination contre la grippe, autant que contre la Covid-19. C’est exactement pour les mêmes personnes, les deux vaccinations peuvent se faire en même temps. Le vaccin grippe n’est pas encore arrivé, alors que le vaccin Covid est déjà là et il ne faut peut-être pas attendre. La grippe peut être sévère donc il ne faut pas oublier ce point", a-t-elle recommandé. La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière démarra le 18 octobre prochain en pharmacie. 

Pour limiter la propagation des infections respiratoires, le Docteur Bruno Lina a préconisé la reprise des gestes barrières tels que le lavage fréquent des mains, le port du masque et le respect de la distanciation sociale. "On avait pris des réflexes qui permettaient de bloquer tous ces virus respiratoires. Remettons-nous à les appliquer de façon raisonnable ! Par exemple, lorsque l'on se trouve dans un endroit clos ou avec une personne fragile, il ne faut pas hésiter à remettre le masque (...) De même, il vaut mieux ne pas rester dans un espace fermé si on est fragile, et continuer d'aérer au maximum pour faire circuler l’air", a conseillé le virologue.