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Plus de 80% des femmes négligent leur santé

Par Jean-Guillaume Bayard

Plus de trois femmes sur quatre (81%) négligeraient leur santé, notamment en retardant aux maximum les visites chez le médecin.

kieferpix/iStock
Plus des trois-quarts des femmes (77%) repousseraient le moment de consulter un médecin et une sur deux aurait un suivi gynécologique irrégulier.
Plus d’une femme sur deux (57%) estime gérer la santé des enfants contre seulement 3% des hommes.

Les femmes auraient une fâcheuse tendance à trop repousser leurs rendez-vous médicaux, qui finissent par intervenir en dernier recours. Une nouvelle enquête, menée par la société Elabe pour l’association Axa Prévention et révélée par Le Parisien, démontre que 81% des femmes négligent leur santé, soit beaucoup plus que les hommes. 

Seule une femme sur deux a un suivi gynécologique régulier

Les consultations médicales ne sont pas un exercice que les femmes assurent avec assiduité. Plus des trois-quarts (77%) repousseraient le moment de consulter. Un chiffre qui se confirme également dans le cadre du suivi avec le gynécologue, puisque seulement une femme sur deux annonce avoir “un suivi gynécologique régulier”. Un chiffre qui gonfle lorsque celles-ci dépassent la quarantaine, essentiellement après la naissance des enfants. Margot Bayart, une médecin généraliste interrogée par Le Parisien, assure voir régulièrement des femmes de cet âge-là qui assurent que leur dernier frottis remonte à “6, 7, 8 ans”. Conséquence, il ne lui est pas rare de détecter des débuts de cancer.

Ce manque de régularité dans le suivi s’explique notamment par une charge mentale concernant la santé des autres membres de la famille. Plus d’une femme sur deux (57%) estime porter la responsabilité du suivi et du bilan régulier de la santé des enfants contre seulement 3% des hommes. D’autres éléments sont pointés du doigt. Un calendrier surchargé avec la gestion du domicile, où elles effectuent la majorité des tâches ménagères, et la carrière professionnelle, où elles gagnent en responsabilité.

La consultation, le dernier recours

Les stéréotypes de genre, toujours bien présents, jouent également un rôle. “Une femme qui se plaint de fatigue auprès de son généraliste sera considérée comme stressée, elle repartira avec des anxiolytiques, alors que chez un homme le réflexe sera de vérifier si ce n’est pas le cœur, car l’infarctus est catalogué comme étant une maladie masculine”, détaille Murielle Salle, universitaire spécialiste de ces questions.

En conséquence, les femmes sont nombreuses à se tourner vers l’automédication. Elles sont 85% à d’abord tenter de se soigner par elles-mêmes avant de consulter, contre 77% des hommes. Résultat : le rendez-vous médical devient l’ultime recours. Ce fait se renforce dans les familles monoparentales où la mère se retrouve seule à élever les enfants, d’autant plus lorsqu’elles vivent dans la précarité.