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Une découverte surprenante

Vieillissement : notre métabolisme ralentit plus tard que ce que l’on pense

Par Mégane Fleury

Le métabolisme humain ralentirait seulement à partir de 60 ans. 

artursfoto/istock
Les phases métaboliques de la vie ne correspondent pas forcément aux étapes clés de l'existence : enfance, adolescence, âge adulte, etc.
La perte musculaire liée à l'âge pourrait expliquer le ralentissement du métabolisme.

La vingtaine est souvent perçue comme un cap, une fois passé, le corps commence à ralentir : concrètement, nous prenons plus facilement du poids.  Une équipe internationale de recherche contredit cette théorie. Dans la revue Science, les auteurs publient une vaste analyse du métabolisme humain et de son fonctionnement à travers les années. Pour mener cette recherche, ils ont observé la moyenne des calories brûlées par plus de 6 600 personnes, dont l’âge allait d’une semaine à 95 ans. 

Une mesure globale de nos dépenses énergétiques 

"La plupart des recherches de grande envergure réalisées précédemment mesuraient combien le corps consomme d’énergie pour des fonctions vitales, comme la respiration, la digestion ou la circulation sanguine, c’est-à-dire, les calories nécessaires à la survie, expliquent les auteurs. Mais cela ne représente que 50 à 70% des calories que nous brûlons chaque jour." Dans ces nouveaux travaux, les scientifiques ont pris en compte toutes les activités du quotidien qui nous font dépenser de l’énergie : faire la vaisselle, promener le chien, réfléchir, etc. 

L’enfance, un pic pour notre métabolisme 

Afin de mesurer cette dépense, les chercheurs ont utilisé une méthode largement reconnue par la communauté scientifique : l’eau doublement marquée. Les participants à l’étude doivent boire cette eau, enrichie en oxygène et en hydrogène. L’oxygène est éliminé plus rapidement que l’hydrogène, et le phénomène s’accentue quand du CO2 est produit. L’analyse des urines permet ensuite d’estimer la production de CO2 des individus, et donc la dépense énergétique. "Les gens pensent que c’est à l’adolescence ou vers vingt ans qu’ils sont au maximum de leur dépense énergétique", expliquent les auteurs. Les résultats montrent que c’est en réalité pendant l’enfance qu’elle atteint son pic. Pendant les douze premiers mois de vie, la dépense énergétique est très importante : un bébé d’un an brûle des calories plus rapidement que les adultes, par rapport à sa taille. "Bien sûr, ils grandissent, mais une fois que ce facteur est pris en compte, on constate que leurs dépenses énergétiques sont bien plus élevées que ce que l’on pensait compte tenu de leur taille", explique l’un des co-auteurs, Herman Pontzer. 

60 ans ou le début du ralentissement 

Après ce cap de dépenses énergétiques, le métabolisme humain ralentit d’environ 3% chaque année, puis se stabilise vers 20 ans. La puberté n’est pas associée à une élévation de la dépense énergétique. Par la suite, le métabolisme reste stable pendant plusieurs années, entre 20 et 50 ans selon les auteurs. En revanche, il ralentit à partir de 60 ans. À 90 ans, nos besoins caloriques sont 26% plus faibles, en comparaison à une personne de quarante ans. Notre métabolisme finit donc bien par ralentir !