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Soleil et vitamine D

Cancer du sein : travailler en extérieur réduirait les risques

Par Camille Sabourin

Comparées aux personnes travaillant en intérieur, celles qui travaillent à l’air libre sont plus souvent au contact du soleil et de ses UVB. Leur corps synthétise plus de vitamine D, ce qui réduit sur le long terme les risques de développer un cancer du sein. 

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Le travail en extérieur permet de synthétiser de la vitamine D.
Cette vitamine D, que notre organisme fixe grâce aux UVB du soleil, permet de réduire les risques de cancer du sein.

Synthétisée naturellement par notre corps grâce au soleil, la vitamine D joue un rôle majeur dans la fixation du calcium sur les os, ce qui améliore leur solidité. Selon des chercheurs danois, elle aurait également des bienfaits pour réduire le cancer du sein chez les femmes de plus de 50 ans. Les résultats ont été publiés dans la revue Occupational & Environmental Medicine le 2 février 2021.

Un complément naturel surpuissant

La raison pour laquelle les travailleurs en extérieur seraient plus résistants est simple: c’est grâce à la vitamine D. En effet, la principale source de vitamine D provient des rayons solaires UVB et son taux augmente avec l'exposition au soleil. Parmi les bienfaits de cette vitamine, il y a son rôle dans le maintien de la santé des os et de l'appareil locomoteur. Toutefois, elle pourrait avoir d'autres fonctions, notamment en aidant à prévenir les infections et le cancer. 

Des recherches antérieures indiquaient qu'un taux plus élevé de vitamine D dans le sang pourrait être associé à un risque plus faible de cancer du sein, sans pour autant apporter de preuves concluantes, simplement parce qu’elles n’examinaient pas les effets sur le long terme. 

Pour se rendre compte du potentiel de la vitamine D sur le cancer du sein, les chercheurs ont identifié 38 375 femmes de moins de 70 ans chez lesquelles un cancer du sein primaire avait été diagnostiqué. Chacune d’entre elles a été comparée à cinq femmes nées la même année et choisies au hasard dans le registre d’état civil danois. L’historique complet des emplois exercés par ces femmes a été compilé afin d’évaluer l’exposition au soleil que leur procurait leur métier. 

Une meilleure synthèse en extérieur 

Après avoir pris en compte des facteurs potentiellement influents, aucune association n'est apparue entre l'exposition professionnelle au soleil et le risque global de cancer du sein. Toutefois, une exposition professionnelle à long terme a été associée à un risque plus faible de cancer du sein après 50 ans. Ainsi, chez ces femmes, le fait d’être exposé pendant 20 ans ou plus  est associé à une réduction de 17 % des risques de diagnostic de cancer du sein, tandis que le niveau le plus élevé d'exposition cumulée est associé à une réduction de 11 % des risques.

L'exposition au soleil peut être utilisée comme un marqueur de substitution pour les niveaux de vitamine D à long terme. En effet, le corps fabrique de la vitamine D principalement au milieu de la journée de travail (entre 10h et 15h), les travailleurs en extérieur sont donc de facto exposés à des niveaux plus élevés de rayons solaires que ceux qui travaillent en intérieur. Les chercheurs reconnaissent toutefois que leur étude peut comporter quelques biais, notamment sur le fait qu’ils n’avaient aucune information sur l'apport alimentaire en vitamine D ou sur l'utilisation de suppléments de vitamine D, bien que cela ne soit pas déterminant pour influer sur les résultats.