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Le débat est tranché

Covid-19 : le délai entre les deux doses des vaccins ne sera pas allongé

Par Mathilde Debry

Suite aux avis contradictoires de la HAS et de l'Académie de médecine, le Gouvernement choisit finalement de maintenir les délais entre les deux injections des vaccins contre la Covid-19 recommandés par les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna. 

Ridofranz / istock.
Le délai entre les deux doses du vaccin Pfizer est maintenu à "3 ou 4 semaines" par le Gouvernement.
"Nous sommes face à une part d’inconnu et je fais le choix de la sécurité", a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran.

Le ministre de la Santé Olivier Véran et Alain Fischer, le "monsieur vaccin" de l'exécutif, ont annoncé sur BFM TV ce mardi 26 janvier ne pas rallonger le délai entre l'administration des deux doses des vaccins à ARN messager, comme le recommandait la Haute autorité de Santé (HAS).

Des avis scientifiques contradictoires

Pour que l’injection soit efficace contre la Covid-19, le laboratoire Pfizer/BioNTech prévoit un délai de 21 jours entre les deux injections, et Moderna 28. Mais face aux retards de livraison et la propagation des variants du Sras-Cov-2 sur le territoire, la HAS avait estimé la semaine dernière qu'un délai allant jusqu'à six semaines entre les deux injections pouvait être toléré, et ainsi permettre la vaccination de plus de Français.

De son côté, si l'Académie de Médecine a reconnu elle-même que "l'administration tardive d'une injection de rappel ne compromet pas son efficacité puisqu'elle est généralement suivie d'une ré-ascension rapide des anticorps et d'un renforcement de l'immunité protectrice", elle soulignait aussi les limites de cet exercice. "La persistance, dans un contexte de recrudescence épidémique, d'un taux d'immunité faible pendant les semaines supplémentaires précédant la seconde injection doit être considérée", écrivait-elle dans un communiqué du 11 janvier.

"Je fais le choix de la sécurité"

Et l'Académie de rappeler le "risque individuel d'aggravation lié à la prolongation d'un état de réceptivité accrue chez les personnes ayant un faible taux d'anti-corps neutralisants". Pire encore : "la fragilisation de la couverture vaccinale élargie par un faible niveau d'immunité constituera un terrain favorable pour l'émergence d'un ou de plusieurs variants échappant à l'immunité induite par la vaccination", estiment les scientifiques.

Face à ces deux avis contradictoires, le ministre de la Santé Olivier Véran a donc tranché. "Nous sommes face à une part d’inconnu et je fais le choix de la sécurité", explique-t-il. "Je maintiens donc le délai d’injection entre deux injections Pfizer à 21 ou 28 jours, soit 3 à 4 semaines, et demande aux acteurs en charge de la vaccination de s’en tenir à cette recommandation. Nous ne touchons pas au délai d’injection du vaccin Pfizer", conclut-il.