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Génétique et mauvais exemple

Un quart des enfants de fumeurs fument dès l’adolescence

Par la rédaction

Les parents fumeurs ou même ex-fumeurs ont trois fois plus de risque de voir leurs enfants allumer leurs premières cigarettes à l’âge de 11 ans.

Francis Dean / Rex Feat/REX/SIPA

« Fais ce que je dis, pas ce que je fais » n’est visiblement pas efficace en matière de tabagisme. Une étude publiée dans la revue spécialisée Pediatrics s’est intéressée à la consommation de cigarettes de deux générations d’Américains : plus de 200 adultes suivis depuis l’âge de 14 ans et leurs 300 enfants aujourd’hui eux même adolescents. 8% des enfants, âgés de 11 à 14 ans, déclarent fumer plus ou moins régulièrement parmi ceux dont les parents n’ont jamais fumé. La proportion est triplée (23%) parmi les adolescents dont les parents sont d’anciens fumeurs et atteint 29% parmi ceux dont les parents sont actuellement fumeurs.

 

Discuter de sa propre histoire avec le tabac

Même lorsque les parents ont écrasé leur dernière cigarette avant la naissance de leur enfant, la probabilité que celui-ci fume à l’adolescence est multipliée par 3,2 par rapport à un ado dont les parents n’ont jamais fumé. Pour les auteurs, les parents qui ont été fumeurs à un moment de l’adolescence ou de leur jeune âge adulte devraient donc être encouragés par le corps médical car il leur est plus difficile qu’aux autres de tenir un discours ferme sur le tabac face à leurs ados. « Vous ne pouvez rien changer de votre histoire passée avec le tabac mais vous pouvez en faire une discussion instructive avec votre enfant », suggère le Dr John Spangler, spécialiste de médecine familiale à Winston Salem en Caroline du Nord, au micro du site médical anglophone MedPage. Et si votre histoire est actuelle avec la cigarette, il n’est pas trop tard. « Les parents fumeurs ne devraient pas croire qu’ils ne peuvent rien faire pour empêcher leurs ados de répéter le même schéma », insiste John Spangler. Ce spécialiste souligne l’intérêt de toute discussion familiale sur la dépendance à la nicotine et l’impact très positif sur un adolescent de voir son ou ses parents se donner du mal pour arrêter la cigarette.


Même s’ils mettent en avant l’importance du mauvais exemple parental, les auteurs s’interrogent aussi sur une éventuelle prédisposition génétique. Il ne s’agit probablement pas d’une prédisposition génétique à l’addiction à la nicotine elle-même mais peut-être plutôt aux comportements de prise de risque ou d’expérimentation de substances.

 

Enfin, alors que les sociologues auteurs de l’étude s’intéressaient initialement au modèle parental, leurs résultats semblent indiquer que l’exemple des aînés de la fratrie est encore plus dévastateur. Dans cette étude, que les parents soient fumeurs, ex-fumeurs ou non fumeurs, avoir un grand frère ou une grande sœur qui fume multiplie par 6,3 la probabilité pour le jeune adolescent d’être lui-même fumeur.