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Covid-19

Le CHU de Bordeaux lance le premier essai clinique en ambulatoire

Par Jean-Guillaume Bayard

À Bordeaux, le CHU a lancé mercredi le premier essai clinique en ambulatoire pour toute personne de plus de 65 an à travers quatre traitements.

Cécile Haupas/iStock
Une étude ambulatoire pour des traitements contre Covid-19 a été lancée au CHU de Bordeaux
4 traitements vont être testés sur près de 1 000 personnes
Les résultats sont attendus dans le courant du mois de mai 2020

La France continue d’être en première ligne face au coronavirus. Le CHU de Bordeaux a lancé mercredi 15 avril le premier essai clinique mondial en ambulatoire, selon Yann Bubien, directeur de l’hôpital bordelais. En ambulatoire, cela signifie une prise en charge médicale sans hospitalisation ou pour une courte durée. Celle-ci se déroule dans le gymnase Albert Thomas, annexe du stade Chaban-Delmas, transformé en mini-hôpital où se rassemblent médecins, des internes, des externes, des pharmaciens, des infirmières, du personnel administratif…

Un suivi régulier et permanent

L’objectif de cet essai est de traiter la maladie le plus tôt possible. Cela permet d'“éviter toute dégradation et de maintenir les patients en ambulatoire, estime le professeur Denis Malvy, membre du conseil scientifique, à 20 Minutes. On va tester quatre traitements dont trois inédits sur près de 1 000 personnes. L’étude se poursuivra tant que l’épidémie sera là et qu’on n’aura pas trouvé un médicament efficace. Ici, ce sera notre base.”

Cette étude se concentre sur les personnes de plus de 65 ans qui sont positives au Covid-19 et volontaires pour participer au test. Nommée Coverage, l’étude adaptera le traitement en fonction du malade qui se verra remettre un kit de surveillance avec tensiomètre ou encore un électrocardiographe. “Cette personne sera suivie de très près avec trois visites dans les dix premiers jours, précise Alexandre Duvignaud, infectiologue. Soit de son médecin traitant, soit de nous-mêmes. Il y aura aussi régulièrement des appels téléphoniques et il devra si possible utiliser la plateforme Rafaël mise en place par le CHU ou nous envoyer des informations par mail ou téléphone sur son état de santé.”

Pas de résultat avant un mois

Les quatre traitements utilisés pour soigner les participants sont un antihypertenseur, un antiviral et l’hydroxychloroquine, développée par le professeur Raoult. Cette prise en charge avec ces traitements se fera dans les trois jours suivants un résultat positif au test de Covid-19. Les premiers résultats de l’étude ne sont pas pour tout de suite, les médecins préférant rester prudents. "On ne va pas commencer à fixer de dates comme avec l’étude Discovery. Mais il faudra de toute manière attendre au moins un mois", selon Alexandre Duvignaud. En attendant, des hôpitaux du nord et de l’est de la France se sont déjà rapprochés du CHU de Bordeaux pour mettre en place le même dispositif et participer à l’étude Coverage.