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Sodas, boissons énergisantes...

Comment les boissons sucrées augmentent les risques cardiovasculaires

Par Raphaëlle de Tappie

Consommer des boissons sucrées plus d’une fois par jour entraînerait de plus faibles niveaux de bon cholestérol et de plus hauts niveaux de triglycérides, deux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. 

Monticelllo/iStock

Les boissons sucrées sont mauvaises pour la santé, c’est bien connu. Cela fait prendre du poids et favorise le risque de diabète. Récemment, il a aussi été prouvé que la consommation de sodas chez une femme enceinte pouvait être à l’origine de malformations cardiaques congénitales chez l’enfant. Aujourd’hui, une nouvelle étude parue le 26 février dans le Journal of the American Heart Association démontre que consommer des boissons sucrées plus d’une fois par jour entraîne de plus faibles niveaux de bon cholestérol et de plus hauts niveaux de triglycérides (graisses de l'organisme qui fournissent de l'énergie), deux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. 

Aux Etats-Unis, les boissons sont la principale source de sucres ajoutés pour la population. Par ailleurs, 40 à 50% des adultes américains sont atteints de dyslipidémie, un déséquilibre malsain des niveaux de cholestérol et de triglycérides dans le sang, connu pour augmenter le risque de maladie cardiovasculaire. Les chercheurs sont donc partis de l’hypothèse selon laquelle une surconsommation de sodas pouvait entraîner une dyslipidémie, et dans le même temps, augmenter le risque de maladies cardiovasculaires.

Ils ont alors étudié les données médicales de 5 924 participants de cohortes suivies pendant une moyenne de 12,5 ans, entre 1991 et 2014, et ont classé ces personnes selon leurs différents types de consommation de boissons sucrées. Parmi ces dernières : les sodas, les boissons aromatisées aux fruits, les boissons énergisantes ou encore les cafés et thés pré-sucrés.

“L’eau reste la boisson la plus saine”

Résultat : ceux qui consommaient plus de 340 grammes par jour présentaient 53% de triglycérides en plus et moins de bon cholestérol. En revanche, les boissons sucrées à faible teneur en calories ne semblait pas avoir d’incidence négatives sur le métabolisme de ceux qui en boivent régulièrement.

Cette recherche renforce notre compréhension de l'influence négative potentielle des boissons sucrées sur le cholestérol sanguin, qui augmente le risque de maladies cardiaques. C'est une raison supplémentaire pour nous tous de réduire les sodas et autres boissons sucrées”, explique Eduardo Sanchez, médecin en chef pour la prévention et chef du Centre de mesure et d'évaluation de la santé de l'American Heart Association.

Réduire ou éliminer la consommation de boissons sucrées peut être une stratégie qui pourrait aider les gens à maintenir leur taux de triglycérides et de cholestérol à des niveaux plus sains”, a déclaré l'auteur principal de l'étude, Nicola McKeown, docteur en épidémiologie de la nutrition au Centre de recherche sur le vieillissement Jean Mayer USDA de l'université Tufts à Boston. “Et, bien que notre étude n'ait pas trouvé de conséquences négatives sur les lipides sanguins de la consommation de boissons sucrées hypocaloriques, la consommation de ces boissons peut avoir des conséquences sur la santé d'autres facteurs de risque. L'eau reste la boisson la plus saine”, poursuit-il.  

Sept morceaux de sucre dans une canette de Coca

En conclusion, l'American Heart Association recommande aux gens d'éliminer la consommation de boissons sucrées pour améliorer la santé cardiaque et réduire le risque de maladies cardiovasculaires.

En France, si nous sommes encore loin des Etats-Unis en termes de consommation de boissons sucrées, cette dernière a toutefois bien augmenté ces dernières années. D’après l’Insee, nous serions ainsi “passés de 39 litres par personne et par an en 1990 à 58 litres dans les années 2000”. Pour renverser la tendance, le gouvernement a instaurée une nouvelle taxe soda en juillet 2018. Cette dernière, s’applique aux produits en fonction de sa proportion de sucre ajouté : elle peut progresser jusqu’à une vingtaine d’euros par hectolitre si le produit contient plus de 11 g de sucres ajoutés pour 100 ml. 

A titre d’exemple, rappelons que l’on trouve l’équivalent de sept morceaux de sucre (35 g) dans une canette de 33 cl de Coca-Cola et de neuf morceaux (45 g) dans une bouteille de 50 cl de Nestea pêche blanche.