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Epidémie

Coronavirus : Pasteur espère un vaccin dès 2021

Par Jean-Guillaume Bayard

Les chercheurs de l’Institut Pasteur, à Paris, sont parvenus à isoler et mettre en culture des souches du coronavirus. Une première européenne et une “avancée majeure” pour l’Institut qui espère un vaccin d’ici à 2021.

Manjurur/iStock

C’est une première en Europe : les chercheurs de l’Institut Pasteur ont réussi à isoler et à mettre en culture des souches du coronavirus 2019-nCoV. “C’est une avancée majeure, s’est félicité Arnaud Fontanet, directeur du département de Santé globale de l'Institut Pasteur, lors d'une conférence de presse vendredi 31 janvier. Il s'agit d'un virus très difficile à isoler. Les Chinois ont réussi à isoler une souche, une équipe australienne y est parvenue cette semaine et nous sommes les premiers en Europe”, a-t-il ajouté.

Les chercheurs sont parvenus à isoler le virus grâce à des prélèvements réalisés sur les premiers patients français atteints du coronavirus. Très vite, deux prélèvements d’un même patient ont suggéré la présence du virus. Une présence qui a rapidement été confirmée par des analyses et qui permet au virus d’être “disponible pour la recherche”, explique l’Institut.

Un vaccin pour la fin de l’été 2021

Les recherches sur les possibilités de traitement du virus vont désormais pouvoir commencer. Il s’agira d’abord de vérifier l’efficacité de “molécules antivirales connues” avant de modifier  le virus “avec pour objectif de proposer un candidat vaccin”, a précisé Arnaud Fontanet. Les chercheurs vont ensuite pouvoir “identifier des talons d'Achille qui permettraient de développer des stratégies thérapeutiques” et mettre au point de nouveaux traitements.

Sur Europe 1, Christophe d’Enfert, professeur à l’Institut Pasteur, a indiqué qu’un vaccin pourrait être fabriqué pour la fin de l’été 2021. “On part du vaccin pour prévenir la rougeole et on va modifier son patrimoine génétique pour lui permettre d'exposer à sa surface des protéines du coronavirus”,  a-t-il indiqué. Des premiers tests seront effectués sur un modèle animal pendant 4 à 5 mois avant des essais cliniques sur l’homme “si tout se présente bien”.

Une mutation impossible à prédire

Apparu en décembre 2019 à Wuhan, dans le centre de la Chine, le coronavirus continue de se développer, avec 3 000 cas supplémentaires détectés chaque jour. Le virus peut même “devenir plus dangereux”, selon Christophe d’Enfert, cette fois au micro de RTL. Cependant, il précise que le virus peut aussi être “moins dangereux”. “Ce type de virus mute assez facilement. On peut imaginer qu'il va acquérir des mutations qui vont le rendre plus contagieux ou plus pathogène. C'est impossible de le prédire.”

Également directeur de l’Unité biologie et pathogénicité fongiques, Christophe d’Enfert estime qu’un “pic épidémique pourrait avoir lieu fin mars - début avril”, selon les premières modélisations. Si ses prédictions restent des estimations, il précise que l’on est “clairement dans une phase ascendante de l’épidémie”.

Depuis l’apparition du virus, 361 personnes sont mortes selon le dernier recensement de la Commission provinciale de la santé chinoise, au lendemain du premier décès hors de Chine, aux Philippines. En tout, 17 300 cas ont été confirmés dans l’Empire du Milieu alors que trois nouvelles personnes infectées ont été recensées aux États-Unis. En France, 6 personnes ont été confirmées comme atteintes du virus de pneumonie aigüe.