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Dépistage

Cancer du col de l’utérus : la mise en place compliquée du dépistage organisé

Par Mégane Fleury

En 2018, la généralisation du dépistage du cancer du col de l’utérus a été décidée, mais deux ans plus tard, le dispositif peine toujours à démarrer.

Pornpak Khunatorn/iStock

Dépister le cancer du col de l’utérus est primordial pour lutter contre cette maladie, à l’origine de plus de 1 000 décès chaque année. S’il devait être étendu à toutes les femmes, en particulier celles n’ayant pas fait de test depuis plus de trois ans, le processus prend du temps et le dépistage peine à se généraliser en France. 

Peu de femmes auraient reçu des courriers 

En France, il est recommandé aux femmes de plus de 25 ans de faire un frottis tous les trois ans. L’examen vise à détecter tôt le cancer du col de l’utérus. Lorsqu’elles ne sont pas suivies par un gynécologue, l’incitation au dépistage est plus compliquée, d’où la décision prise par la Haute Autorité de santé en 2018 : relancer par courrier toutes les femmes de 25 à 65 ans pour qu’elles réalisent un frottis. D’après 20 Minutes, elles seraient très peu nombreuses à avoir reçu une invitation à consulter. 

La généralisation du test HPV

L’incitation au dépistage est devenue plus compliquée encore depuis quelques mois. En juillet 2019, la Haute Autorité de santé a modifié ses directives pour la prévention du cancer du col de l’utérus. Elle a décidé de privilégier le test HPV au frottis chez les femmes de plus de 30 ans. Cette méthode de détection vise à repérer la présence du papillomavirus humain, à l’inverse, le frottis consiste à prélever des cellules du col de l’utérus pour dépister les lésions pré-cancéreuses. Cette technique continuera d’être utilisée : chez les femmes de moins de 30 ans et en deuxième intention, chez celles de plus de 30 ans qui ont été détectées positives au test HPV. 
Le test HPV est à réaliser tous les 5 ans, contre trois ans pour le frottis, qu'il est possible de faire soi-même grâce à des kits d’auto-dépistage. 

Un test pas encore remboursé  

Ce changement de technique de dépistage peut ralentir sa généralisation. Les organismes régionaux, chargés de la mise en place du dépistage, ne se sont pas tous mis à jour et continuent de recommander le frottis pour les plus de 30 ans. Cela pourrait rendre les choses plus compliquées aux yeux des patientes.


Ces dernières pourraient hésiter à se faire dépister car elles ne seront pas remboursées : le test HPV est à leur frais pour l’instant et coûte entre 30 et 40€. Son remboursement est prévu mais doit passer encore par quelques étapes administratives. D’après l’Assurance maladie, il pourrait être indemnisé au printemps 2020. 

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