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Papillomavirus humains

Cancer du col de l’utérus : 2 920 nouveaux cas et 1 117 décès en France en 2018

Si la mortalité et le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus n’ont cessé de diminuer ces vingt dernières années, les autorités sanitaires insistent sur l’importance de la vaccination et du dépistage, chez les filles comme chez les garçons.

Cancer du col de l’utérus : 2 920 nouveaux cas et 1 117 décès en France en 2018 jarabee123/iStock




L’an dernier, le cancer du col de l’utérus a été à l’origine de 1 117 décès en France, tandis que 2 920 cas ont été diagnostiqués, révèle ce mardi 17 septembre le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France.

À l’origine de la plupart de ces nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et de ces décès : des virus appelés papillomavirus humains (HPV), qui se transmettent au cours de rapports sexuels, avec ou sans pénétration, et plus particulièrement au cours des premières années de la vie sexuelle.

Une baisse de l’incidence et de la mortalité depuis 1990

Selon Santé Publique France, ces chiffres restent actuellement stables d’une année à l’autre, après avoir connu une baisse importante depuis le début des années 1990. Il y a 19 ans, le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus était d’environ 4 000 tandis que le taux de mortalité était de 3,1 pour 100 000. À titre de comparaison, ce taux de mortalité était de 1,7 pour 100 000 en 2018.

Pourtant, si la diminution de l’incidence et de la mortalité observée depuis plusieurs décennies se poursuit grâce, notamment, à l’utilisation à large échelle du dépistage par frottis cervico-utérin, les autorités sanitaires indiquent que cette baisse s’est ralentie depuis 2005.

Pour une généralisation de la vaccination

La vaccination contre les HPV est actuellement fortement recommandée pour les jeunes filles âgées de 9 à 14 ans (deux doses de vaccin) avant leur entrée dans la vie sexuelle, ou en rattrapage jusqu’à 19 ans inclus (trois doses), ainsi que pour les hommes de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et les personnes immunodéprimées. "La mise en place d'un programme organisé de vaccination en milieu scolaire, comme il en existe dans de nombreux pays comme l'Australie, le Canada ou la Suède, permettrait d'augmenter la couverture vaccinale", expliquent à France Info Catherine Sauvaget et Elisabete Weiderpass, chercheuse et directrice du Circ, l'agence spécialisée de l'OMS pour la recherche sur le cancer.

Autre piste évoquée pour faire reculer le cancer du col de l’utérus : un élargissement de la couverture vaccinale des populations, en particulier des garçons à partir de 9 ans. En mars dernier, un collectif réunissant Académies de médecine, Collèges et Syndicats lançait ainsi un appel aux pouvoirs publics pour que filles et garçons soient vaccinés contre les HPV. Interrogé alors par le Figaro, le Dr Monsonego, gynécologue spécialiste des papillomavirus et signataire de l’appel expliquait qu’un élargissement de la vaccination permettra non seulement de mieux protéger les filles en limitant la circulation des papillomavirus, mais aussi parce que "les garçons sont concernés, notamment à cause des cancers de l'anus et oropharyngés".

Améliorer le dépistage

Les autorités sanitaires plaident aussi pour une amélioration du dépistage. Si un programme a été lancé en ce sens l’an dernier chez les femmes de 25 à 65 ans, la couverture reste actuellement trop faible : seules 62% des femmes de 25 à 65 ans sont dépistées par frottis tous les trois ans, comme le suggèrent les recommandations. Le frottis permet de prélever des cellules au niveau du col de l’utérus afin de rechercher des lésions précancéreuses. Des cellules sont prélevées au niveau du col de l’utérus puis analysées. Mais cette méthode a une limite : la présence du papillomavirus n’est pas mesurée. Or, une infection persistante est responsable de 99,7% des cancers du col de l’utérus.

Depuis quelques années, l’attention se porte de plus en plus sur le test HPV. 60% plus efficace que le frottis cervico-utérin pour détecter les lésions précancéreuses, il pourrait permettre d’augmenter la couverture du dépistage, notamment s’il est commercialisé sous la forme d’autotest à pratiquer à la maison.

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