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60 millions de fumeurs en moins

Pour la première fois, le nombre de fumeurs masculins a diminué

Par Johanna Hébert

Alors que la consommation de tabac avait tendance à diminuer chez les femmes, ce n’était pas encore le cas chez les hommes. C’est chose faite cette année, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Tamara Dragovic/iStock

Les hommes représentent aujourd’hui la grande majorité des consommateurs de tabac. Un taux qui s’élève à 82%, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, pour la première fois dans le monde, le nombre de fumeurs masculins a diminué.

Pour l’OMS, la raison de cette baisse est claire. Elle est “due à l’attitude plus ferme des gouvernements face à l’industrie du tabac”, déclare le directeur générale de l’Organisation mondiale de la santé, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un rapport rendu public le 19 décembre. “L’OMS continuera de collaborer étroitement avec les pays pour que cette nouvelle tendance soit maintenue”, poursuit-il.

Un million de fumeurs en moins en 2020

Depuis vingt ans environ, le nombre global de fumeurs a diminué d’environ 60 millions dans le monde. Mais cette baisse est en grande partie due aux femmes. En effet, elles ont été 100 millions de moins à fumer entre 2000 et 2018. Or, les hommes, eux, ont été 40 millions de plus à consommer du tabac. Cette tendance a cependant été stoppée. Selon les projections de l’OMS, le nombre de fumeurs masculins diminuera même de plus d’un million en 2020, et de cinq millions d’ici 2025.

Les objectifs ne seront pas atteints pour autant

“Les réductions constatées au niveau mondial montrent qu’en introduisant des mesures et en renforçant leur action globale sur la base de données actuelles, les pays peuvent protéger le bien-être de leurs ressortissants et de leurs communautés”, estime le docteur Ruediger Krech, directeur de la promotion de la santé à l’OMS. Cependant, les progrès sont insuffisants. Les gouvernements se sont fixés une baisse de 30% du tabagisme d’ici 2025. Or, au rythme actuel, cette baisse n’atteindra que 23%. Seuls 32 pays sont en mesure de franchir la barre des 30% de baisse. “Nous ne devons jamais relâcher nos efforts contre les multinationales du tabac”, conclue Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Et la cigarette électronique, dans tout ça ?

Cependant, le rapport de l’OMS ne tient pas en compte les personnes qui sont passées à la cigarette électronique. La raison est simple: nous n’en connaissons pas encore les effets sur la santé. Toutefois, cet été, l’Organisation mondiale de la santé a publié un rapport dans lequel elle considère la e-cigarette comme étant “incontestablement nocive”, tout en reconnaissant que les utilisateurs sont moins exposés à des substances nocives. Contrairement à l’Académie de médecine en France, par exemple, l’OMS ne recommande pas d’opter pour la cigarette électronique dans le but de se sevrer du tabac.