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Alimentation

Dîner tard et sauter le petit-déjeuner multiplie par 4 le risque cardiovasculaire

Par Justine Ferrari

Ne pas prendre de petit déjeuner et grignoter avant d’aller dormir augmenteraient de 4 à 5 fois le risque de maladies cardiovasculaires. 

Arx0nt / istock

Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès au monde. On parle ici de l’amylose cardiaque, l’accident vasculaire cérébral, l’infarctus du myocarde, l'athérosclérose, l’embolie pulmonaire, l'hypertension artérielle ou encore l’insuffisance cardiaque ou veineuse. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pas moins de 17,7 millions de personnes en sont décédées en 2015.

Des scientifiques auraient trouvé un facteur aggravant : nos mauvaises habitudes alimentaires – telles que se passer de petit déjeuner et dîner juste avant d'aller se coucher – influent énormément sur le risque de développer une de ces maladies. C’est la conclusion d'une étude publiée ce jeudi dans le European Journal of Preventive Cardiology.

Le lien entre repas et maladies cardiovasculaires

De précédentes études alertaient déjà sur les risques que comportaient le fait de sauter le petit-déjeuner : obésitéhypertension artérielle, diabète… Mais quel est le lien avec les maladies cardiovasculaires ? Lorsque l'on saute le petit-déjeuner, on compense alors cette absence de repas matinal en consommant plus de calories lors des autres repas. Si, en plus, on grignote tard le soir, ces risques sont plus élevés, puisque l'on ne dépensera pas ces calories en dormant.

Voilà pourquoi sauter le petit déjeuner et manger avant de dormir est la pire association à faire, particulièrement après une crise cardiaque. Selon l’auteur de l’étude, ces mauvais comportements entraînent une "réponse inflammatoire, un stress oxydatif et une mauvaise fonction endothéliale".  En effet, l’étude nous révèle que les personnes ayant les deux habitudes alimentaires présentaient un risque cardio-vasculaire quatre à cinq fois plus élevé dans les 30 jours suivant la sortie de l'hôpital suite à une crise cardiaque.

Pour arriver à cette conclusion, l'étude a observé le comportement de 113 patients, de 60 ans en moyenne, touchés par un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI), une forme grave de crise cardiaque. Cette étude est la première à évaluer ces comportements chez des patients touchés par cette maladie. Les patients ont été interrogés sur les comportements alimentaires lors de leur admission dans une unité de soins intensifs coronaires. Sauter le petit-déjeuner a été observé chez 58% d'entre eux, le dîner tard dans la nuit chez 51% et les deux comportements en même temps chez 41% des patients. "Un patient sur dix souffrant de STEMI décède en un an, mais la nutrition est un moyen relativement peu coûteux et facile d'améliorer le pronostic", a déclaré le Dr Marcos Minicucci de l'Université d'État de São Paolo, au Brésil.

Les bonnes habitudes à prendre

Quelles sont les bonnes habitudes de consommation ? Le docteur recommande un intervalle minimum de deux heures entre le dîner et l'heure du coucher. Quant au petit-déjeuner, il explique : "un bon petit-déjeuner se compose généralement de produits laitiers (lait sans gras ou à faible teneur en matière grasse, yaourt et fromage), d'un glucide (pain de blé entier, de bagels, de céréales) et de fruits entiers. Il devrait contenir entre 15 et 35% de notre total apport calorique quotidien", précise-il.