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8 à 10 millions de Français concernés

Migraine : une protéine expliquerait pourquoi elle est plus fréquente chez les femmes

Par Chloé Savellon

Des médecins de l'université du Texas ont étudié le mécanisme d'une protéine responsable de l'apparition de migraines, afin de comprendre pourquoi cette maladie chronique touche davantage les femmes que les hommes. 

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La migraine est une maladie chronique qui touche 15% de la population mondiale et 8 à 10 millions de Français. Parmi les patients, on compte une majorité de femmes, qui sont presque trois fois plus touchées que les hommesComment expliquer cette différence ? Une équipe de scientifiques de l’Université du Texas (Austin, États-Unis) s’est penchée sur la question.

Publiée début avril dans le Journal of Neuroscience, la recherche a été menée sur des rongeurs. Les chercheurs et chercheuses ont étudié la protéine calcitonine CGRP (peptide lié au gène de la calcitonine), connue pour déclencher les crises migraineuses. 

"Nous savons déjà que la calcitonine CGRP joue un rôle important dans la migraine. Elle fait l'objet d'une enquête depuis plus de 30 ans. La calcoltine CGRP est produite à la fois dans le système nerveux central - le cerveau et la moelle épinière - et dans le système nerveux périphérique, qui va partout ailleurs, y compris les méninges", explique le Dr Greg Dussor, professeur en neurosciences à l’université du Texas et co-auteur de l’étude. 

Pas de douleur chez les rongeurs mâles

Les médecins ont injecté de petites doses de calcitonine CGRP dans la couche externe des méninges de rongeurs mâles et femelles. Au cours de l’expérience, seules les femelles présentaient des symptômes relatifs aux maux de tête. Les chercheurs ont observé une réaction douloureuse similaire dans les pattes des femelles, où de la calcitonine CGRP a également été injectée. 

"Cette réponse montre que les femmes peuvent être plus sensibles au CGRP dans tout le corps, et pas seulement dans les méninges", estime le Dr Dussor. "Mais nous ne savons pas encore ce que cela signifie pour les autres types de douleur", ajoute-il. 

Étant donné que les rongeurs mâles n'ont pas été affectés par l'introduction du CGRP dans les méninges, l'équipe du Dr Dussor suggère que la signalisation basée sur la calcitonine CGRP des méninges peut contribuer à une prévalence accrue de ce trouble chez la femme. "Ce n'est que le début de manifestations montrant que la CGRP pourrait agir différemment chez les femmes", conclut le Dr Greg Dussor.