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Enquête de 60 millions de consommateurs

Compléments alimentaires : certains sont dangereux selon 60 Millions de consommateurs

Par le Dr Jérome Bargé

Une nouvelle enquête du magazine 60 millions de consommateurs alerte sur le caractère inutile et potentiellement dangereux de huit marques de compléments alimentaires. 

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MOTS-CLÉS :

Les compléments alimentaires riches en acide folique ou en oméga-3 ne sont pas tous utiles... et potentiellement nocifs, alerte la revue 60 Millions de consommateurs, qui publie une enquête dans son numéro de marsLe magazine a passé au crible huit marques de compléments alimentaires destinés aux enfants, aux adultes et aux séniors.

Parmi les marques étudiées, certains compléments alimentaires pour enfants contenant de la vitamine D tels que Pediakid (laboratoires Ineldea) ou Biane enfant (laboratoire Pileje) seraient susceptibles de provoquer un surdosage en vitamines D, ce nutriment étant souvent prescrit en ampoules pendant l'hiver. 

Par ailleurs, les produits incriminés peuvent contenir une quantité excessive de fructose ou de sel et certains additifs auraient un effet laxatif. 

Droit de réponse publié conformément aux dispositions de l'article 13 de la Loi du 29 juillet 1881 :

"PEDIAKID OMEGA 3 INELDEA

La société suite à la diffusion de votre article entend communiquer des informations fiables sur le produit qui est conforme aux dispositions légales françaises et européennes.

- l'allégation ("riche en DHA qui entretient le bon fonctionnement cognitif") est autorisée par le règlement (UE) 432/2012 de la commission du 16/05/2012 si le complément alimentaire apporte au moins 40 mg de DHA dans 100 g de produit : le PEDIAKID OMEGA 3 apporte dans l'équivalent de 2 cuillères une concentration en DHA de 333 mg pour 100 g de produit, ce qui est bien au-dessus du minimum imposé pour revendiquer cette allégation.

- l'omega 3 provient d'huile de poisson désodorisée et la présence de sirop d'agave constitué de sucres naturels non raffinés, lui confère des qualités nutritionnelles spécifiques.

- il n'existe ni apport journalier recommandé défini par la législation française ni d'apport de références défini par les textes européens pour l'oméga 3.

- pour la vitamine D : le PEDIAKID OMEGA 3 apporte une dose journalière de 5µg publiée dans les recommandations sanitaires de la DGCCRF de janvier 2018 et 10 fois inférieure à la limite de sécurité fixée par l'EFSA.

- la mention sans gluten n'est pas commerciale, elle se réfère d'une part à une sélection rigoureuse de matières premières exemptes de gluten et d'autre part à un contrôle analytique sur le produit fini par analyse permettant de s'assurer que le produit est conforme au seuil et contient une teneur en gluten inférieure à 20 ppm (règlement UE 828/2014 du 30 juillet 2014).

Il était donc nécessaire pour la bonne information de vos lecteurs que la réalité scientifique et réglementaire soit ainsi rétablie".

Commentaire :

Il faut noter que l'EFSA produira un avis scientifique sur l'apport quotidien en sucres ajoutés dans les aliments d'ici 2020. Son objectif est de déterminer un seuil maximal d’exposition quotidienne scientifiquement fondé aux sucres ajoutés, toutes sources confondues, qui ne soit pas associé à des effets défavorables sur la santé. 

Les sucres ajoutés issus de toutes les sources d’exposition comprennent le saccharose, le fructose, le glucose, les hydrolysats d'amidon tels que le sirop de glucose, le sirop à teneur élevée en fructose ainsi que d'autres préparations de sucre utilisé en tant que tel ou ajouté pendant la préparation et la fabrication des aliments. Les paramètres sanitaires qui seront étudiés incluront le poids corporel, l'intolérance au glucose et la sensibilité à l'insuline, le diabète de type 2, les facteurs de risque cardiovasculaire ainsi que les caries dentaires. Dans son évaluation, l'EFSA étudiera la population générale en bonne santé, y compris les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées.
A suivre.

Nausées, anxiété, céphalées...

D'autres gélules contenant de la caféine, cette fois prescrite aux étudiants pour les aider à rester éveillés, peuvent altérer les capacités à mémoriser les informations et, si elles sont consommées en trop grande quantité, déclencher des céphalées, des nausées, des troubles cardiaques ou encore des signes d'anxiété. 

Les compléments destinés aux seniors et censés "améliorer les fonctions cognitives" et "renforcer la mémoire" à l'instar de Cognisciences (laboratoire Santé Verte) ou Ginkor Memo (laboratoires Tonipharm) sont dans le collimateur de 60 millions de consommateurs.

L'enquête met particulièrement l’accent sur le caractère dangereux du ginkgo biloba, une plante chinoise dont les vertus sur les capacités cognitives n'ont pas été démontrées. De surcroît, l'action de cette plante pourrait interférer avec les traitements anticoagulants. "La prudence s’impose", pointe le rapport.

Au lieu de consommer les compléments alimentaires, la revue éditée par l’Institut National de Consommation recommande de favoriser une alimentation équilibrée à base de poissons gras (riches en omégas 3), de fruits secs et d'huiles végétales.

Les compléments alimentaires ne réduisent pas les risques de dépression

Une étude récemment publiée dans le JAMA a analysé le lien entre un apport en compléments alimentaires et les risques de dépression. Si la médecine a prouvé qu’une alimentation équilibrée pouvait prévenir de la dépression, ce n’est, d'après ces recherches, toutefois pas le cas des compléments alimentaires.

L'étude a été réalisée sur une cohorte de 1000 adultes originaires d’Espagne, d’Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume-Uni présentant un risque élevé de dépression. 

Les volontaires ont  été divisés en deux groupes : le premier a suivi un régime à base d’acide folique, de vitamine D, d’oméga -3, de zinc et de sélénium pendant un an, tandis que le second a reçu un traitement placebo.

Les scientifiques à l’origine de l’étude ont remarqué qu’il n’y avait pas de réduction de troubles dépressifs chez les adultes traités aux multi-nutriments, en comparaison de ceux qui avaient bénéficié du traitement placebo.