ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les Français dorment moins de sept heures par nuit en moyenne

Sommeil

Les Français dorment moins de sept heures par nuit en moyenne

Par Johanna Hébert

Dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé Publique France indique que pour la première fois, le temps de sommeil moyen des Français passe sous la barre des sept heures.

yanyong / istock

Que l’on soit une marmotte ou un oiseau de nuit, nul ne peut ignorer les bienfaits d’une bonne nuit de sommeil. Pourtant, les Français dorment de moins en moins, selon le baromètre de Santé Publique France, qui publie ce mardi son Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Pour la première fois, le temps de sommeil quotidien est passé sous la barre des sept heures en moyenne.

Entre 1h et 1h30 de sommeil en moins en 50 ans

12 637 personnes, âgées de 18 à 75 ans, ont été interrogées pour réaliser cette étude. Il en ressort qu’en semaine et en période de travail, le temps de sommeil quotidien est en moyenne de 6 heures et 34 minutes (sans compter les siestes), alors qu’il est de 7 heures et 12 minutes le week-end et lors des périodes de repos. En cinquante ans, les Français ont perdu entre une heure et une heure trente de sommeil. La faute, selon Santé Publique France, au temps que nous passons devant les écrans. Mais aussi aux bruits qui nous entourent et aux trajets quotidiens.

"Plus d’un tiers des Français (35,9%) dorment moins de six heures. Or on sait, par de très nombreuses études épidémiologiques, que dormir moins de six heures est associé à un risque élevé d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension, de pathologies cardiaques et d’accidents", alertent le professeur Damien Léger, spécialiste du sommeil à l’Hôtel-Dieu, et le directeur général de Santé Publique France, François Bourdillon.

Le travail de nuit pointé du doigt

Les chercheurs se sont particulièrement penchés sur le travail de nuit. Ainsi, le nombre de travailleurs de nuit habituels et occasionnels est passé, en France, de 3,3 millions en 1990 à 4,3 millions en 2013. Soit un passage de 15% des actifs à 16,3%. Le travail de nuit, avec ses horaires décalés, est associé à un risque accru de maladies cardiovasculaires, d’accidents, et pour les femmes de cancer du sein. Dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, une étude sur le sujet est publiée. Les auteurs recommandent la mise en place d’une veille sanitaire pour les travailleurs de nuit. Récemment, des chercheurs américains ont par ailleurs démontré les bienfaits du sport afin de réguler notre horloge biologique quand nous travaillons justement avec des horaires décalés. 

Comment bien dormir ?

Il existe des solutions pour permettre aux Français de dormir plus et mieux. Ainsi, Santé Publique France fait la promotion de la sieste, d’une durée de 20 à 30 minutes, et ce même sur le lieu de travail ! Le recul du début des cours pour les lycéens est aussi évoqué. Au début de l’année, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a proposé l’idée au ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer. Une expérimentation à laquelle il s’est dit "ouvert". Sans oublier le b-a-ba d’un sommeil réussi : une température idéale de 18°C, et surtout pas de téléphone portable ou de tablette.