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Mieux que la voiture

Obésité : les transports en commun réduisent le risque

Par Mathilde Debry

Même un tout petit peu d'activité physique est bénéfique pour l'organisme. Le simple fait de préférer les transports en commun à la voiture réduit par exemple l'obésité. 

DarthArt / istock.

Train, bus, métro, tram… Avoir plus de transports en commun fait baisser le nombre de personnes obèses, selon une nouvelle étude américaine. Pour parvenir à ces conclusions, des chercheurs de l'Illinois ont comparé et analysé les données médicales et logistiques de différents comtés, entre 2001 et 2009. Ils ont alors constaté "qu'une augmentation d’1% du nombre de transport en commun au sein d’un territoire est associée à un taux d'obésité inférieur de 0,473% sur la même surface".

Le transport en commun plutôt que pour la voiture

Le nombre de cas d’obésité a presque triplé dans le monde depuis 1975. En 2016, plus de 1,9 milliard d’adultes étaient en surpoids, et sur ce total, plus de 650 millions étaient obèses. "Opter pour le transport en commun plutôt que pour la voiture crée des possibilités d'exercice qui n'existent pas autrement", a déclaré Sheldon H. Jacobson, coauteur de l'étude et professeur en informatique. "Au lieu de sortir de la maison et de monter dans sa voiture, les passagers doivent marcher de chez eux jusqu'à un arrêt de bus et de leur arrêt jusqu'à leur destination", souligne-t-il.

227 comtés de 45 États ont été passés au crible. Ces nouvelles données recoupent des recherches antérieures. "L’impact des facteurs externes comme les conditions météorologiques ou la géographie du territoire, qui peuvent influencer le taux d'obésité, sont précisément mesurés puisqu'ils sont présents dans les deux périodes" d’étude, précise Douglas M. King, coauteur, chargé du département d'ingénierie des systèmes industriels de l'Illinois.

Combien de temps d'activité physique par semaine ? 

"Il sera intéressant de voir comment Uber et Lyft, ainsi que les vélos en libre-service, influenceront ce type d'analyse à l'avenir", poursuit Sheldon H. Jacobson. "Nos recherches suggèrent qu'investir dans les transports en commun peut être bénéfique pour l'environnement et la santé publique." Selon les nouvelles recommandations du gouvernement américain, les enfants âgés de 3 à 5 ans devraient être physiquement actifs tout au long de la journée, tandis que les enfants et les adolescents âgés de 6 à 17 ans devraient faire au moins une heure d'activité physique intense chaque jour.

Les adultes devraient faire au moins 300 minutes d'exercice modéré chaque semaine (marche, ménage…), ou 150 minutes d'activité aérobique de haute intensité comme la course ou le vélo. Deux jours par semaine ou plus, les individus devraient aussi intégrer des activités de renforcement musculaire à leur programme d'entraînement, comme l'haltérophilie par exemple.

"Même de courts épisodes d'activité physique en petites quantités sont bénéfiques"

Aux Etats-Unis, seuls 26% des hommes, 19% des femmes et 20% des adolescents font suffisamment d'activité physique. Là-bas, un dixième des décès prématurés sont associés à un manque d'exercice. "Bouger plus et s'asseoir moins profitera à presque tout le monde. Les personnes qui pratiquent le moins d'activité physique profitent le plus de son augmentation, même si elle est de faible intensité", précisent les experts en santé publique. "Même de courts épisodes d'activité physique en petites quantités sont bénéfiques", concluent-ils.

L’OMS est moins exigeante, et recommande aux adultes âgés de 18 à 64 ans de pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue. Autre choix possible : une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue.