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Santé mentale

Dépression : votre silhouette peut en dire long sur vos risques

La morphologie corporelle, et plus précisément le degré de rondeur abdominale, pourrait aider à prédire le risque de présenter des symptômes dépressifs.

Dépression : votre silhouette peut en dire long sur vos risques Ralf Geithe/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les adultes ayant un indice de rondeur corporelle élevé (une mesure qui utilise le tour de taille par rapport à la taille pour estimer la quantité de graisse viscérale) sont 30 fois plus susceptibles de développer une dépression.
  • Le tabagisme contribue à l'augmentation du risque.
  • À l'inverse, l'activité physique avait un effet protecteur, réduisant légèrement le risque.

"L’association prospective entre l’indice de rondeur corporelle et la dépression dans la population générale reste incertaine", d’après des scientifiques de l'université Jiao Tong de Shanghai (Chine). Pour en avoir le cœur net, ils ont utilisé les données de la UK Biobank. Au total, 201.813 participants, d'un âge moyen de 52,71 ans, ont été inclus. Les volontaires n'avaient pas reçu de diagnostic de dépression. Durant le suivi pendant 13 ans, leur indice de rondeur corporelle a été calculé à partir des mesures de tour de taille et de la taille. L’équipe a pris en compte plusieurs facteurs, comme l'âge, le sexe biologique, le statut socio-économique, l'origine ethnique, les habitudes de vie (consommation d'alcool et de tabac, durée du sommeil) et les problèmes de santé préexistants. Par la suite, les patients ont été répartis en quatre groupes en fonction de leur score de rondeur corporelle.

Plus la corpulence augmentait, plus le risque de dépression était élevé

Selon les résultats, publiés dans la revue Journal of Affective Disorders, 7.232 adultes ont développé une dépression. Ceux ayant les rapports taille/hauteur les plus élevés présentaient un risque de dépression supérieur de 30 % à celui des personnes ayant les rapports taille/hauteur les plus faibles. Cette association s'est maintenue même après ajustement pour l'indice de masse corporelle (IMC). Cette tendance était constante dans différents sous-groupes de population. Elle touchait aussi bien les hommes que les femmes, ainsi que les personnes de moins de 60 ans et celles de moins de 60 ans. "Plusieurs facteurs liés au mode de vie ont partiellement médié l'association entre l’indice de rondeur corporelle et la dépression, le tabagisme étant le médiateur le plus important et l'activité physique un facteur protecteur." Le niveau d'éducation jouait également un rôle de médiation mineur.

Comment expliquer le lien entre la graisse abdominale et les troubles de l'humeur ?

Côté mécanisme biologique potentiel susceptible d'expliquer ce lien, les chercheurs suggèrent que la graisse abdominale agit en quelque sorte comme un organe actif. "Elle libère des marqueurs inflammatoires, tels que les cytokines, dans la circulation sanguine. Ces marqueurs peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique. Une fois dans le cerveau, ils peuvent perturber le fonctionnement des neurotransmetteurs qui régulent l'humeur." Autre possibilité : les déséquilibres hormonaux. L'obésité est souvent associée à une résistance à la leptine, une hormone qui régule l'équilibre énergétique. "Un taux élevé de leptine peut perturber l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Cet axe est un système complexe de voies neuroendocriniennes qui contrôle la réaction de l'organisme au stress. Un dysfonctionnement de cet axe est une caractéristique connue de la dépression."

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