• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Perception

Parler au volant serait plus risqué qu’on ne le pense

Une étude montre que parler en conduisant ralentit les mouvements des yeux essentiels à la perception, ce qui peut ralentit les réactions motrices face au danger.

Parler au volant serait plus risqué qu’on ne le pense Artem Peretiatko / istock




L'ESSENTIEL
  • Parler en conduisant ralentit les mouvements oculaires essentiels à la perception.
  • Un simple délai du regard peut ralentir la détection de dangers, biaiser l’analyse visuelle et retarder les réactions motrices.
  • "Les exigences cognitives liées à la parole interfèrent avec les mécanismes neuronaux de l’initiation et du contrôle du regard."

Parler tout en conduisant nous distrait, tout le monde le sait. Mais une nouvelle étude japonaise, publiée dans la revue PLOS One, révèle que ce phénomène de distraction agit dès les premières millisecondes du traitement visuel, avant même que notre cerveau ait le temps de réagir physiquement – autrement dit, freiner ou éviter un obstacle.

Une distraction qui commence dans les yeux

La recherche, menée par l’équipe du Dr Shintaro Uehara à l’Université de santé Fujita, montre que discuter au volant, y  compris au téléphone, mobilise suffisamment de ressources cognitives pour retarder les mouvements oculaires essentiels à la conduite. Or, environ 90 % des informations nécessaires pour conduire sont captées par la vision, selon un communiqué. Un simple délai du regard peut ralentir la détection de dangers, biaiser l’analyse visuelle et donc retarder les réactions motrices.

Pour arriver à ce constat, trente adultes ont participé à des tests de mouvements rapides des yeux vers des cibles visuelles dans trois contextes : en parlant, en écoutant, et au repos. Le verdict est sans appel : seule la parole perturbe le regard. Mieux vaut donc écouter un podcast qu’appeler un copain. Les chercheurs ont identifié trois types de retard, que sont le temps de réaction (initier le mouvement), le temps de mouvement (atteindre la cible) et le temps d’ajustement (stabiliser le regard). Aucun effet comparable n’a été observé en situation d’écoute ou de repos.

"Les exigences cognitives liées à la parole interfèrent avec les mécanismes neuronaux de l’initiation et du contrôle du regard, première étape critique du traitement visuo-moteur pendant la conduite", résume le Dr Uehara.

Des implications pour la sécurité routière

Au volant, même si l’on a les mains libres et les yeux rivés sur l’horizon, une conversation peut créer une charge mentale suffisante pour retarder l’analyse visuelle de l’environnement routier, d’après le chercheur. Or, un regard légèrement retardé vers un piéton ou un obstacle, même de quelques dixièmes de seconde, peut avoir des conséquences graves. Bien qu’encore préliminaires, ces résultats pourraient influencer les futures politiques de sécurité routière, les formations au permis de conduire ou encore la conception des systèmes embarqués, comme les GPS, dans les véhicules.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

J ai Mal Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES