- Autour de la table des repas de famille se rejouent des histoires anciennes qui peuvent générer des réactions émotionnelles fortes.
- Proximité, pression de la convivialité, fatigue, alcool, favorisent l'émergence de tensions.
- Chacun doit s'autoriser à ne pas entrer dans certains débats.
Pour beaucoup, le repas familial est un rituel chargé de sens. Il renvoie au besoin d’appartenir, d’être reconnu(e) ou de se sentir à sa place. Autour de la table se rejouent à la fois des histoires anciennes, des rôles bien installés et des habitudes relationnelles. Une remarque sur un choix de vie, un silence ou une comparaison sont loin d’être anodins et peuvent provoquer des réactions intenses.
Quand l’histoire personnelle refait surface
Lors des repas de famille, nous ne sommes pas seulement les adultes que nous sommes devenus. Il arrive que nous réagissions comme autrefois, face à un parent critique ou à une rivalité fraternelle que l’on pensait dépassée.
Ces réactions ne sont pas des attaques personnelles du présent, mais l’écho d’un passé affectif encore vivant. Prendre conscience de ce qui se joue alors permet de porter un regard plus nuancé, que ce soit pour soi comme pour les autres, chacun arrivant avec ses fragilités et ses attentes.
Un cadre qui intensifie les émotions
Le contexte du repas favorise l’émergence des tensions. La proximité prolongée, la fatigue, parfois l’alcool, mais aussi la pression de la convivialité créent un terrain propice aux débordements émotionnels. On peut se sentir obligé(e) d’être détendu(e) ou joyeux(se), alors que l’on est préoccupé(e), stressé(e) ou sensible.
Certains sujets récurrents, comme le travail, la santé ou les choix de vie, deviennent alors des points de cristallisation. Le décalage entre ce que l’on ressent intérieurement et ce que l’on pense devoir montrer explique en grande partie la fatigue ou l’irritabilité ressenties après ces moments.
Se préparer mentalement pour des échanges plus apaisés
Se préparer mentalement consiste d’abord à poser une intention simple, comme écouter avec ouverture ou préserver un climat respectueux. Anticiper les sujets sensibles permet de décider à l’avance de la manière dont on souhaite y répondre, ou de s’autoriser à ne pas entrer dans certains débats.
Une communication centrée sur le ressenti, sans accusation, favorise l’empathie et désamorce souvent les tensions. Se rappeler qu’une remarque maladroite cache parfois une inquiétude ou une tentative maladroite de bien faire aide à prendre du recul. Enfin, accepter que le repas ne soit pas parfait allège considérablement la pression.
En savoir plus : "La communication non violente, c'est malin : En famille, en couple, au travail... Comment parlet et écouter pour désamorcer" de Geneviève Bouchez Wilson et Pascale Molho.


